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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 08:32


5 jours non-stop de muffées de toutes sortes pré-post wedding, avec une bien belle bande de pourceaux au complet :
Ca fait hachement plaisir. Ca fait hachement mal.
J'essaye de tenir la demi-promesse faite à mon corps défendant de me mettre cte semaine un peu à la pissette. " Ca suffit les conneries ". 



Je vis, je meurs : je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremélés de joie
.

- Labélouise -


Qu'ils étaient beaux, mes hommes en costo, tous trop bien sapés.
Et si chassieuses, ces nénettes, qu'ils laissent se pendre à leurs cous.
Qu'il était beau, l'air, que nous chantaient les mariés.
Et si terrible, ce craquement, premier domino de la chaîne des cordes aux cous.


Comme tout ce que je pratique peu, le mariage est chose sacré. La célébration d'une promesse, se faire loup pour l'homme ou l'élue. L'espace clos, restrictif, d'une promesse de constance pour ses rejetons face à l'entropie hors de cet anneau. Très bien !
- comme, en même temps, très peu pour moi. Je suis inconstante et je veux pas de mômes, c'est surtout ça. Comme je sais pas les tenir, je fais pas de promesses, respecte peu ou plus qui les tient pas, c'est surtout ça. Pasque je suis à la fois fidèle et claustro, que j'adore l'idée du mari, pas celles de leur femme - qui, derrière la tête, en ont toujours plusieurs. Que quand ils auront tous été fonder leur propre meute, j'aurais pas l'air fine enfermée dehors. Qu'aux yeux de ses maitresses-queues, je serais toujours l'hypothétique maitresse. Que c'est même pas que je sois jalouse, que c'est vraiment et juste que je peux surtout pas piffrer les vagins.

Franchement, le mariage, même une sociopathe gère. Mais putain ! par dessus tout, les grisettes, les vaginées à la chair blanche mince, fragile, sans odeur, ni saveur, je peux pas. C'est ça, surtout. Toutes, elles m'énervent. Moi, la première et le mien en premier.

D'ailleurs, le mien, je l'appelle bas-ventre, pasque ç'est plus viril et qu'à absence de coeur, j'aime à me dire que j'ai l'organe qui bat plus bas. Une coquetterie du vagin.
Presque ce matin, avec Romain, sa fascination pour l'immonde, on s'amusait à se coller des sueurs froides autour d'un joint et de notre vaginophobie réciproque. Le sexe féminin, ses mots et ses maux, ses humeurs, ses hystéries. De la focalisation désinhibée des femmes enceintes sur leur utérus, de la béante vaginisation des mères, de celles qu'acceptent jamais que t'en soit sorti, de celles qui - fortes de l'universalité de leur statut de génitrice - se permettent de te jeter leur placenta au visage, de ces connes de feministes qui s'le refendent de monologues. Pis comme je poussais la synecdoque, lui de me rappeller mon petit refrain, celui de " mon côté macho ". J'y répond que ça, c'est de l'ironie, qu'il sait bien, j'espère, que je suis surtout gynéphobe - pasque misogyne, c'est l'apanage des vrais hommes ou du glaviot de féministe.  

Les vagins sur pattes me foutent les tchocs, les filles-filles me dégoutent, ce doublet d'X me condamne à l'écoeurement. Généralement, ce qui m'emmerde le plus chez un homme - c'est facile - c'est toujours sa meuf.

Et celles de mes vieux potes sont de vrais festivals de la moule. Des mournoutes royales. Du genre qui se la pètent, des vagina dentata de la plus belle espèce, des castratrices à carré d'X. Et des vindicatives, le vagin en tapette-à-souris pour claquer d'la queue d'chatte qui coqueterait trop près de leur mec.
Des qui crient au vulgaire quand tu rotes, au grossier de ton vocabulaire, des qui, dans 1000 ans de fait, auront toujours surtout rien capté à leur toute grasse-propre vulgarité, à la grande classe de leur grossièreté crasse. De bonnes bourgeoises à l'horloge bio qui joue tac-tic. Des qu'oublient en traîte l'heure de leur pilule.
Des qui ont la solidarité feminine opportuniste, toujours prête à s'unir contre une 3ème, à se planter des coups bas dans la vulve dès que c'est l'heure du lancer-de-bouquet.
Des qui, c'est bon, te voient trop arriver, projettent sur toi l'urine de leurs sales manies. Des qui se piquent d'écrire et osent te faire précieusement la leçon alors qu'elles griffent avec d'outrancières manicures tout juste de mauvais vers. Des célimènes ridicules à te rendre misanthrope.
Des pseudo-chaudes avant l'hyménée, de vraies frigides après.
De vraies morues, de vrais vagins, de vrais clichés.

Et tout comme j'arrive pas à décrocher que ma meuf est aussi une coquette, ce qui, chez ma meuf, m'emmerde le plus, c'est surtout sa copine.

Réserve de terminologie pour désigner F., je dis " ma meuf ". Merde ! c'est qu'elle sait pourtant bien, la chatte échaudée, qu'elle devrait craindre les androgynes comme l'eau froide en tout particulier, avec leurs manières de te blouser à la tiède, de te réveiller le chauffe-eau, de te refroidir quand tu t'enflammes, de te révéler que t'es quand même un peu une meuf à t'en refroidir aussitôt. Qu'tu peux être un vrai cliché de vagin, comme les meufs de tes potes, quand tu veux bien t'y mettre. Que même une mocheté qui lui sourit, tu voudrais l'égorger.
Que s'il te demande sans cesse à quoi tu penses ? , la réponse c'est en ce moment, beaucoup trop à toi, qu'il le sait, qu'il le sait très bien alors que toi, t'en es encore, pour une fois, à te demander si, parfois, il pense à toi, aussi. Qu'aussi, avec ta paire de yeuks, tu les lopettes et plus vite que ça. Et qu'autant, pour vrai, tu connais peu de mecs qui préfèreraient pas un pote à qui tu peux tâter les miches, de guerre des sexes un peu lasse, toi, t'as toujours plus la tringle pour les gonzesses qui ont une bite, des qui minaudent de la queue comme de vraies chattes.

Peut-être faute de copine avec des couilles. Une mauvais genre comme Anaïs qui se les chauffent aux Caraïbes, ou comme Alice, à qui j'ai enfin filé mon numéro. Qui doit tantôt très vite me raconter à chaud pourquoi elle a forcément bien fait de quitter son beau fritz.

Alice - au prénom qui me plait tant - qui m'handicapait des 2 lobes. Pasqu'à chaud et à froid, on se ressemble bien bellement, que les 2 chattes, sous tempérance de même totem, se regardaient en louves de fusil. Parce qu'elle sait tellement - tout aussi bien que moi  - rouler des mécaniques comme un mec, campée sur des escarpins. L'Alice, avec qui, un soir, je me suis battue, comme bonhommes, les hommes qui nous retenaient. L'Alice, que j'appelais mon succés-damné, tellement que je l'avais blase et mauvaise quand elle cherchait sa place et qu'eux aussi ont voulu me faire comprendre que j'étais remplaçable. Que je lui cédais la mienne, avec presque pitié - et qu'elle s'en sort trop bien. Une Alice, qu'est pas une fille que tu vois à défaut d'un homme, plutôt l'inverse, ce qui tombe bien, quand tu veux plus trop voir les tiens.


Un peu grotesques - comme aime abondamment à le placer M.Guy, mes histoires de vagins, de leurs bouffées de chaleurs en frissons de ménopausée ?
Peut-être.
Un peu grotesques, ces histoires de grandes promesses qu'on fera jamais pour mieux les respecter, de frileuses qu'on voudrait entendre, quand on tient pas les siennes, mais qu'on est pleine de promesses quand même pasqu'on se prend non plus pour n'importe qui ?
Oui, peut-être. Peut-être bien.




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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 22:49

" Lorsqu'après avoir lu une page d'Idées Noires de Franquin on ferme les yeux, l'obscurité qui suit est encore de Franquin. "
- Trygui -

" Avec le sexe, c'est toujours les genoux qui cédent en premier.
"
- L'auteure, qui aime ré-auto-citer ses aphorismes de bars -



Tant pis pour mes Idées Noires, pour le presque Te Deum,
Lorsqu'au souvenir de la voix de Mathias mes yeux se ferment, les frissons sont encore de lui.
Je stendhalise, mes genoux cédent, d'outre-tombe, au flambeau,  je veux a minima
le ' De profundis '.



Mathias. Mathias. Je n'arrive pas à t'écrire, Mathias. Je t'ai en bouche, je ne m'en lasse pas, et dans les portes à sons. Tu passes pas par la fenêtre, Mathias. Ta musique, ta voix, tes lettres (brocées), et ton prénom (prédestiné) : oh ! nom de dieu, le "don de dieu" que tu as.


Mais sans doute, c'est la cristallisation, comme dit Stendhal. J'arrive plus à te parler et je peux pas t'écrire, Mathias. Pourtant j'aurais beaucoup à t'en dire. Et les lettres, c'est mon truc à moi. Les non-envoyées et les autres.

Je te parlerais d'Orphée, Mathias. De ce rêve que j'en avais fait ou moi l'aède, je me sentais Eurydice. Qu'à te voir aussi, je m'en suis toute retournée. Mon inspiration, avec les tiennes. De ta musique, qui adoucit l'humeur, me fend le sein gauche comme pierre. Mais je veux pas, non, je veux pas. Pas d'lyre. Pas m'trouer de mythes.

Je te parlerais, si j'arrivais à nouveau à triquer de la langue, du clavier, des orgasmes que j'ai. Des bons, qui me font rire. Des très, qui me décollent des vertiges. Des exceptionnels, qui me font pleurer. Sans paralogisme, dimanche, Mathias, tu m'as fait pleurer.

Je te parlerais de Drake, Mathias, de Donovan, des Beatles, de Tim Buckley et de Bob Dylan, de l'Amazing de Jeff Beck et de Grace de Jeff Buckley. Mais je peux pas, non, je peux pas. Pas de folk. Pas m'trouer de mythes.

Je te parlerais du destin et du sort, Mathias, et de la Providence. De mon folklore musical. De mes tragédies. Du fatum de tes épaules fluettes, de ta silhouette adolescente, de ta pubère maturité. Je t'en parlerais, et peut-être t'aurais la patience de m'écouter, et je te dirais Elian, Mathias. Et Kurt et Jeff.

Oui, Mathias. Je te parlerais d'Elian, que j'aimais si-bien de 5 à longtemps après - pasque j'ai la cristallisation qui dure, la fixation forcenée. De ses couleurs fragiles, de voyou-voyelle, de ses yeux verts que j'aimais si-bien, des bleus de son père sur ses bras que j'aimais si-bien autant aussi et de sa manière, si autant, si aussi, si si-bien, de me décrocher des lunes de balles sur l'toit du commico comme de si-rien. De sa si-belle bienveillance à mon endroit, à qui il réservait la privauté de son revers, quand, si-bien même, il réservait ses baisers à ma grande cousine qui, elle, avait de la poitrine quand, moi, pas encore mes règles, et trop de saints. Je te dirais aussi que ça se passait dans l'inqualifiable contrée ardennaise, qu'à moi l'en faut guère plus pour y voir des Rimbaud(s).
Je te parlerais de ses cheveux, Mathias, ses cheveux un-peu-longs-un-peu-sales, de sa révolte vaine, du déjà las de vivre. Et je te dirais qu'un soir de picole, il a fait l'équilibriste sur la rembe du pont entre cette piètre colline qu'ils appellent 'Mont Olympe' et la 'Maison d'Arthur', rien à foutre si je tombe, et qu'il est tombé. Qu'il est tombé 4 semaines jour pour jour après que son si-cher Cobain se soit payé le nirvana. Que 4 mois de deuil plus tard, j'ai commencé ma crise d'adolescence musicale. Que j'ai enfin commencé à écouter de la musique plutôt qu'à l'entendre. Et que j'écoutais Kurt, en boucle, en chialant les 2 morts.
Je te parlerais, Mathias, si tu voulais encore m'entendre, d'un autre Elian dont je suis tombée amoureuse, d'un autre Kurt, de cette fois ou encore, et fièrement, j'ai gravé sur un banc 
L     +     C    =      ' Nirvana '
- je te dirais aussi que j'avais 14 ans. Que ce fut ce janvier de mes 14 ans que j'ai découvert Jeff Buckley. Et je te dirais, qu'il se noya 4 mois plus tard dans le Loup de la River. Je te dirais la Meuse qui refit surface. Qu'à nouveau, j'écoutais en boucle, qu'à nouveau, je chialais 2 morts.

Je te parlerais, je concluerais, Mathias, une commisse en haut, une commissure en bas, des boucles qui se bouclent. Et je te dirais le destin et le sort et la providence et l'inspiration et  la balle qui coula le sang de sa bouche, et leur bouche ou tout un fleuve s'écoule, des mirabeaux ou l'on se hisse, des ponts où l'on demeure, des larmes que tu m'as tiré par nostalgie, par guitare, par plaisir, par beauté, par Orphée.
Des mythes, dont je ne veux pas me trouer.


Mathias, Mathias, je suis désolée de t'avoir si mal écrit, Mathias.
De m'être étendue près de toi, Mathias, pour décristalliser,
et sur toi en peine, et sur moi si-bien trop,
quand je devrais si-bien me contenter, nom de dieu, du "don de dieu" que tu as.


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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 19:21

Et vlan ! On adore que Dieu !
- traces de doigts gravés en rose sur ma joue -


Je n'aime que la littérature. Le Verbe, sous toutes ses formes.
Pas les gens, pas les gens, que le divin en ce monde.
Beware ! Ceci n'est pas un post-report !
Un peu de Pan-Pan !, mais pas de fessée, tout juste quelques bonnes gifles.


Igor dit que je ne parle que de ça.
Ca, ce n'est ni le sexe, ni la drogue, ni aucun autre de mes topos. Ca - litote pour qui commence à bien connaitre mes mots-à-réaction-instantanée, ceux qui giflent - c'est quand il est question d'amour. Wé. Comme ça. Dans ta face. Sauf qu'Igor a rien pigé. Ou mettons qu'il veut pas. Il est persuadé que je suis une 'grande amoureuse', du genre qu'on croise dans les romans, et sans malice encore. Sans malveillance. Plus ma garcerie fait l'unanimité, plus il s'obstine. Et l'unanimité et lui de me faire ostensiblement sentir qu'avoir quelqu'un à mon bras prouve l'un ou l'autre.
Alors trève de plaisanterie : A poil, et bovarisons !

Ma faute aussi, me suis pointée à Pan! bandeau sur les yeux et poitrine en avant, pas étonnant qu'on m'ait tiré dessus à boule vue. Entre les potes qui ricanent, les éconduits qui grincent, les postulants qui roulette-russe, les amateurs du no-man's land affiché sur mon front et les copines qui jubilent, je savais plus où donner de la cible facile. J'ai même eu droit à quelques entre-4-zyeux désagréables durant lesquels j'ai tendu le fer pour qu'on m'abatte, et des " tu permets ? " graveleux m'ignorant ouvertement style j'ai un putain de proprio.

Et vlan ! La mornifle, tu respectes pas tes propres lois, tu l'auras pas volé !

En parlant de proprios, sans les souffleter, ça a sans équivoque contribué à mon ressentiment face à la Pan! de dimanche, qui allait culminant. A force qu'on tchipe à mon ardoise du " c'est plus ce que c'était ", j'ai fini par en voir partout. Pour moi, ça m'a fait le même effet. Salué Tristan ( Garcia ) venu voir sa meuf ( Agnès alias La Féline ) faire son show à l'américaine, ça aurait du me mettre la puce. Dès les premières notes, j'ai senti le prochain prix Lilas ( le Flore et le Lilas, quel cliché ! Mais j'y mettrais presque ma main à. ). Ca expliquait tout ces branchés venant nous doigter l'sous-plancher. Cette sensation étrange d'être coincée entre deux chansons de Nino, de revenir vers mon ruisseau aux têtards et de trouver une foire aux grenouilles gonflées comme des bœufs. A qui profite la crise reste un autre débat. La mienne m'a changé, mais pas au point de me prendre une trempe là dedans.

Bouffonnes-pas, jeune fille, fais pas comme si tu savais pas que tu tendais l'autre joue faute d'être tout-amour.

Parfois, sans y penser, tu dis quelque chose comme " j'adore la vanille " et une grand-matrona te rappelle d'une gifle qu'on-adore-que-dieu. Et tu peux bien haïr cette aïeule jalouse et malveillante, dont l'ombre s'imprima si fort sur sa bru qu'elle l'inclina rétrospectivement à t'imposer du catéchisme quand toute ta famille serait athée, tu dois bien reconnaitre qu'elle a bougrement raison.

Craches l'avanie, je te vois trop arriver, l'argument petit-bourgeois, démonstration ad hoc de ton point capital.

Précisément. Je n'aime pas, j'ai jamais su faire ça, plutôt jamais voulu. Je ne sais qu'adorer, célébrer, te dorer ou ternir un blason. L'amour, c'est pour les médiocres, ou comme dit Lefcé, l'infini à la portée des caniches. De l'aliénation volontaire, du sacrifice à la volonté de puissance, de l'holocauste domestique au veau d'or bourgeois. Plutôt la Faucheuse que le kitsch. Moi, j'affecte d'aimer ou j'ai de l'affection, parfois enthousiaste, toujours désabusée. Pour le terrestre, je n'ai qu'intérêt, qu'ostentation, que maladive complaisance. Je ne sais rien d'autre du verbe aimer que ce n'est qu'un media vers ce que l'on adore. Aimer est un compromis. Une concession. Un purgatoire. Du bovarysme. De la littérature pour morte à crédit.  

Tu sublimes ; tu baises ... encore des calottes freudiennes.


Je bande des arts et ne sacre que le Verbe. J'ai le Logos pour seul credo. Si parfois, je prends des libertés et me rejoue Icare, la voix de mes dédales avant la chute s'y récrit et me rappelle assez tôt à mon être raisonnable. Sauf quand la chair a plus forte raison. Dans tous les cas, je suis soumise au performatif du langage. Comme au langage de la peau. Au sexe et ses appeaux. Mais je m'allonge sur le drap comme sur une page, pour dire ça poncivement. Et j'aime quand ça parle, et de tout, avec n'importe qui. Je m'essaie à tous les genres, et quand un sujet m'intéresse, je me lasse pas d'y revenir, de faire le tour de la question. Et peut-être que parfois, si c'est un vrai dialogue, que les 2 parties s'écoutent et s'entendent sacrément bien, il arrive que j'en parle ... bibliquement.

C'est bon, qui connait pas la blague sur les 5 grands juifs et la maturation :  Moïse, pour qui tout était Loi. Jésus, tout amour. Pour Marx, tout était capital. Sexuel, pour Freud. Reste plus qu'à relativiser. Alors, Einstein et cætera ?

Ben wé, je relativise. Je remuais, cathariste, mes vieux catarrhes. Voilà une nouvelle aube, me disais-je, l'aurore se renouvelle, comme un peintre, j'augure ma période pRose. Je me relis, mes évolutions, mes révolutions même, et je me vois suivre religieusement cette maturation vers la prose. Et pour se voir, il faut se mettre à distance. Comme je suis un peu cyclope, les évaluer me demandent plus de temps. Un double temps. Celui ou l'on se dit que le tragique, c'est du comique vu de près. Et celui ou on comprend vraiment. Que s'éloigner pour sourire de soi, c'est se rapprocher des autres. Qu'on y est, à tout point de vue, à la bonne distance, des claques qu'eux et la vie vous mettent, et pour prendre en caresses celles que l'on se doit de se mettre.


Ah ! les belles torgnoles, qui ouvrent les yeux et t'apprennent la vie.
Ah ! La belle prose de la langue qui claque, cette jonction bénie du grand et du petit, du médiocre en équilibre entre les infinis, ou le cynisme n'est jamais gratuit, ou l'idéal pieusement s'ironise.
Comme il est doux, enfin, d'avoir deux mains pour pouvoir talocher et le profane et le sacré.


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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 02:32


Pan ! La belle Colombine a échappé de peu la balle.
Colombine, l'enfant de la balle, la tombée de la lune.
Un peu fientée quand même, surtout devant Pierrot,
à qui je dédie bien humblement cette anecdote authentique-mais-sans-intérêt.


Je bigotais donc va-comme-ça-peut la maman, coup de fil à la fraiche, me demandant, face au grand vide moins-une-brosse-à-dent de mon petit sac - petit, je précise, c'est important - ce qu'il faudrait pas oublier d'y mettre pour ces 3-4 jours que je lui sacrifiais, sans jamais que de la mer à boire et de l'iode dans les narines.
Benoitement, j'appelais.
Quand, je ne l'avais pas vu venir ( on le saura, je suis un peu borgne, gros poisson dans la mare des aveugles, mais dans la cour des grands voyants, je ne vois jamais rien arriver que d'un oeil, d'où ma peine à éviter les balles, eh ! la
passoire, sors de ces buts ! me répétait mon prof de gym, ok-ok, j'en viens au but ), elle m'annonce sans chicane, direct entre les deux yeux, que pour le coup, elle a trop bien aligné cette semaine de vacances.

Une semaine ? je m'étouffe. C'est quoi ce ball-trap, on veut me pigeonner ?

Et la matriache jubile, me pia-piate son topo pour bien me charger le barillet :
Samedi tour de touriste de Laripette " merci-de-nous-faire-ton-canard-pendant-qu'on-prendra-l'apéro-chez-mon-cher-gendre " (sic, longue histoire, mais mes dents grincent à chaque occurrence) ;
Dimanche, on trace chez ta tante ( ?! ) à Limoges (de toute la "Diagonale du Vide", exception faite peut-être pour Dijon qui me fait brûler d'une haine particulière, peu de villes ne me conditionnent plus sinistrement le métronome d'une salve en pleine poitrine) voir ta petite cousine nouvellement née ( qu'on prépare le peloton, je vais être coupable, et bien avant longtemps, de mutilation volontaire ) ;
et zou ! natchav vers Oléron ( enfermés dans une baraque - où trone sans doute des coquillages peints - à regarder pleuvoir sur la mer, encore un coup des météorologues),
d'ailleurs ( j'ai un don pour entendre un sourire sadique sur les lèvres, même à 300 bornes par téléphone ), on rentrerait plutôt samedi-dimanche.

Une semaine ? je redonde.

Là, j'apocope plutôt. Là, à dire vrai, je suis au bord du sanglot néphrétique. Ma mère tire et pointe, me réveille d'un mot des syndromes d'auto-immunes, une charge de chevrotine me transperce les lombaires .
Et là, la génitrice ne rigole plus. Elle flippe un peu que je déserte total. Mais je sens bien qu'elle perd son sang froid. La reine Clytemnestre a mauvais teint. Elle se met du rouge. Se fait du mauvais sang. De quoi a peur la reine Clytemnestre ?
Que je fasse ma baltringue. Que je me mette à couvert. Que je lui tire en préventif un long silence de plomb. Mais qu'on ne s'y trompe pas, je fuis toujours ceux à qui je suis le plus sensible. Et leur revient toujours.  D'autant qu'elle m'a porté comme une graine de folie, m'a donné ce prénom lunaire, jusqu'à en être Madjoun de moi. Pour moi, je lui ferais pas le front de m'étendre sous l'amour que je lui porte.
Alors...
Alors, je cartouche ; je légende ; j'argumente :
Une semaine sans faire tomber de rafales, c'est trop pour une franc-tireuse du gosier, que 3 jours de zouave, c'est ma limite, que je l'ai la solitude soudarde, qu'avec un beau-papa qui joue les factionnaires, elle peut comprendre qu'une semaine loin du tout bleusaille sapeur ca fasse long, qu'autant de maquis loin de mon arquebuse plume, c'est archi-abusé, qu'après 72 heures de ce régime, elle sait bien que ce sera la guerre.
J'argumente, ma mère négocie. Quand avec elle, j'aurais pas toujours raison, j'ai toujours l'évolution de mon côte.

3 jours et demi et basta, ou je me tire une bastos !  Paye ta négociatrice, tout juste la moitié de la casbah - le prix de départ, quoi ! - et j'arrive à croire que je m'en sors bien.

Je canarde samedi, mais pas de place Dalida, pas de Troca. Elle me lâche des ronds pour tégévé Vendée direct mardi sans passer par la case civilités familiales, porcelaines et porcelets dont il faudrait vanter la morve et pincer les joues. Je vais pouvoir me mettre une race de balle à Pan! dimanche ( au lieu de l'autre là, dont j'avais déjà levé le chien, plus que gâchette à actionner ).
Et s'il pleut, tant pis.


Je tombe de la lune, pas de la dernière pluie.
J'ai mis des rameaux à mes colombes, de la mère dans mon vin,
en bon petit soldat.
Et irait, dimanche, sans masques, me Pan!dre à son cou.



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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 23:14
J'avais brodé main un cinécleub spécial qui sortait de la marge.
Puis un second en point de croix.
Dans le premier, j'y expliquais un peu "ce que j'aime dans le cinéma, et vraiment ".
En vérité, je ciné peu ces temps ci.
J'ai la tête à partager le rire, à écouter sa petite-musique et les clochettes de mes fossettes et,
aussi surtout, à la musique tout court.

D'ou le choix "97.3 du rire garanti toutes les 3 minutes" avec du Rire et des Chansons.

This is Spinal Tap, de Rob Reiner (1984)


Un classique,

et (sur la même bande)

Detroit Rock City, d'Adam Rifkin (1999)



Parce que ce n'est pas la capitale du Michigan, ville musicale s'il en est (et de mes musiques préférées encore), que son taux de criminalité eut le mérite d'y faire naitre RoboCop, la motown et le mouvement punk.
Que je suis désespérement amoureuse d'Edward depuis T.2, que ces 4 beautiful loosers ressemblent de manière pis que troublante à mes amis-hommes-de-ma-vie et pour cette phrase fantastique qui m'a permis - habilement replacée - de rire et faire rire dans les salons :
" - Mec, y font des films d'horreurs qui commencent comme ça...- Et de bons pornos aussi ! "
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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 14:32

" au matin quel reveil "
Boby Lapointe


J'ai compris le tic tac. Et mon esprit marabout.
Je me marre, mon esprit bout.
Même, j'ai compris la Katie.
Pire. Je suis toute cliché.
Clic Clac.


L'autre jour en rentrant, j'entends le clac clic du verrou de la salle de bain. Tom me le souhaite bon du salon. Sursaut.

Dans la salle de bains, mon Non-Amour. Le sursaut tic, le sein gauche qui fait tic tac.

Reprends-toi vite, reptile le cerveau bas. Réagis, claque ma mémoire. Mais rien. Rien ne se tend. Ma mémoire m'a encore joué un tour à sa facon. Une blague courte. La vive reprend le dessus. J'ai plus besoin de jouer tactique.

Mon tic m'a quitté.


Et c'est parti pour le numéro de claquettes jusqu'à 3 du matin.

Romain à l'apéro puis les vieux potes qui tapent le squat. J'ai une belle ivresse qui rend acrobate, le sein gauche qui tambourine, les pieds qui tapent des pas tout seuls et le bec avec, le rire facile, une fanfare à l'intérieur. Forcément, je fanfaronne. Presque sans fausses notes.

Tom me tacle en coin des regards warning que je connais bien : En plein spectacle.

Et je me souviens d'une claque que m'avait envoyé mon ex grand N-A :

" Mon amour pour ta personne, ma haine pour ton personnage ".

Clic clac *onomatopique*, clic clac *homotopique* : le cliché.

Je fais du chiqué ? Le sons et lumières, c'est pour masquer que je perds les pédales ? Non.

Pourtant, je tiens bon la canne de tambour-major.


Alors la blasée, on rutile encore, toi que n'émeut que la lumière qui éclaire tes vanités ? Et clique (et clac), jette donc un œil sur ce vieux instantané, c'est à ça que servent tous ces clichés.


Cette même soirée, Gonzo bloque sur Le mot d'esprit qui traine près de mon plumard (a.k.a le canapé, même-pas-clic-clac, note aux benêts).

Je lui explique que c'est une des preuves les plus flagrantes que Sigmund est bien l'un des pires enculés notoires. On en attend pas moins d'un fritz cocaïné, il vient arroser les quatre coins de notre innocence de sales flaques impossibles à ravoir. C'est ce tocard qui m'a rendu toquée.

Si je donne rien à un clodo, je flippe d'être anale ( tiens, merci Sig', je vois bien là encore l'affiche d'un espace homo-topique à tous champs). Je baise un quadra, je suis œdipienne. Quand je mate le journal de la santé, je tombe malade : depuis que j'ai posé la main sur ses bouquins, je me sens mal-sainte, que demi-missel, à moitié folle et la dernière des névrosées.


Et du rire et de l'esprit, il en dit quoi, le Sig, pour nous pourrir la vie ?


Facile. De l'exhibitionnisme. Qu'on déplace l'inhibition, qu'on la transforme, gain de plaisir en valeur ajoutée ( un peu comme les tabous, quoi ).

Et c'est vrai que, je peux pas le nier: j'ai la pudeur déplacée. J'ôte plus facilement ma jupe que mes chaussettes. A partir de deux, vu que c'est plus du dialogue, je vois plus qu'un public, j'entre en représentation, j'active le racolage majorette-et-sa-fanfare. Pour peu que je m'amourache, soit que quelqu'un-qu'une-ou-quoi me plaise, j'ai la démonstration affective qui prend sa revanche sur les constipations du sourire que je m'inflige. Et c'est vrai que ça éclabousse, je fais de la diarrhée verbale et de la colique zygomatique (et re-tic).


Y'a quelques jours encore, j'avais écrit un texte -il a disparu de ma Mémoire et sans doute ne méritait guère mieux - intitulé " la blague qui tue ".

A la base, truc à la con autour de mon dilemme entre Batman et le Joker. Pis j'essayais de donner un (maigre) intérêt à l'exercice de style, histoire de faire accroire que je suis pas non plus une totale minette attardée. Je m'attarde donc pas sur ce que la minette que je suis adore chez la chauve-souris et j'en viens direct à ce qui me plait chez le balafré.

Face à l'absurde, il fait le choix insensé de la folie. Celui de rire, ce même rire que ce connard de Freud veut nous voler, à vouloir mettre de l'ordre ou le chaos s'en sortait pourtant pas mal, à pas pouvoir piffrer les fous qui se contenteraient bien d'être heureux et fous si personne ne venait s'acharner à le leur dire pour leur gâcher la fête.

Merde, ca déchire la lumière ! Pourquoi pas se contenter de regarder le monde brûler ?

Rire donc, ce truc shakespearien ( et Bill fait ça souvent aussi, faire des phrases clic-clac genre la vie c'est comme..., ou faire dire des choses essentielles à des fous) de la vie qui n'est qu'une (mauvaise) blague et qu'on en meurt de rire. Le genre de blague qui, donc, vous tue litteralement, sauf-le-flic-parce-qu'il-l'a-pas-comprise.

Blague à part, disons le simple ou le fou. Sans assimilation -ou presque.


Sauf qu'il y un truc avec la psychanalyse et les chansons de Boby (pour en revenir à la Katie, au tic tac et au réveil matin), c'est que ça fonctionne en plusieurs temps. Quand j'écoutais la Katie, j'entendais surtout des tics et des tacs, des allitérations, et je souriais de la musicalité des jeux de mots formels.

Puis, j'ai fait attention à l'histoire qu'il raconte. Ca m'a mis en colère, parce qu'à la fin, il se reveille et que j'ai horreur des histoires (à part Alice) où l'on se réveille à la fin, j'ai toujours une amère impression de beaucoup de bruit pour rien, l'aigreur de l'exhibitionnisme du rire.

Enfin, le motif du tic-tac et le dormeur-depuis-le-début (et puis la vida es un sueno, et que sais-je encore), tout s'est remis en place et j'ai poussé un grand rire en me disant que tout ça n'avait que la prétention d'une belle sot-nnerie.


C'est quoi le rire après tout ? Même Sig finit par en convenir : c'est une jouissance qu'on partage. Voire, qu'on obtient que si on la partage. Et pourquoi se géner à partager ce qui est gratuit ? Pourquoi on se bouderait ce plaisir ?

Moi, je dis que du bruit pour rien, c'est toujours ça de pris.


J'ai compris la Katie. Je ne l'ai pas quitté.
Et le sourire, le rire soul,
le rire et lui tout court ne me quittent plus
Tant pis si mes blagues sont nulles, je m'endors avec lui le soir et au matin,
tic tac tic tac tic tac ...
quel réveil !


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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 03:29

Une rechute après rehab, et revoilà Pathos.
D'avance pardon, pour le De Profundis.
Haïde a toujours ses passe-droits. 


Subutex. Su-but-ex.
Comme j'ai de la compassion, accros à l'héroïne.

Pour ceux qu'elle s'amuse à refroidir. Qu'elle réchauffe.
Ceux qu'elle fait attendre. Ceux qu'elle fait courir.
Ceux qu'elle fait payer. Ceux qu'elle fait crever.  
Ceux qu'elle eut à l'usure.
Ceux qui en veulent. Qui en veulent encore.
Et encore.
Ceux qui, pour elle, prenaient tous les risques. Lui ont dédiés des vers. Des verres.
Ceux qui, des années, la préféraient aux autres. Qui, chastement, se contentaient d'elle.
Ceux qui sacrifiaient tout, à tous ses caprices. A ses cocagnes.
Ceux qui écoutaient - patiemment - son égoïsme. Sa musique perverse et ses plaintes,
du milieu de la nuit.
Ceux qui s'en percent les yeux. Se l'enfonce dans le bras. S'en supposeraient le cul.
Ceux qui décrochent pas. Lui disent je t'aime, dès la première prise.
Ceux qui l'aiment pure. Qui la préfèrent acide. A l'alcool. A l'éther.
Ceux qui espèrent le fix. Chassent le dragon. Flashent. Plongent. Shoot et flush.
Ceux qui tapent du smack. Ceux qui flutent la brune.

Celui qui fit pleuvoir 2000 E. (en petites coupures) pour l'avoir, la renifler, se la faire. Même coupée.
Celui qui, d'impatience, l'a forcé dans une ruelle.
Celui qui pleurait à chaque fois.
Celui qui s'y est perdu.
...

A qui ne pardonne pas. A qui lui pardonne tout.
Aux ex de l'héroïne. Aux oubliés, aux repentis.
A toi qui subutex.
Comme, ce soir, je compatis.

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 14:10


"Les petits gestes ont beaucoup d'importance, ils reflètent un caractère entier."


Je suis peut-être quinteuse comme une vieille mule, mais je suis pas braque.
J'ai encore un peu de raison. Entre deux caprices.


Bien sûr, on va dire que je fais toute une histoire d'un rien. Qu'on s'habitue à tout. Qu'un rien m'étonne.
Sauf que l'air de rien, c'est quand même quelque chose. Quand on s'avance à découvert, ça vous colle de ces frissons. Le fond de l'air de rien doit être frais. Quelque chose comme ça. Et il y a de ces suspensions, de ces absences qui vous plombent plus qu'une balle dans le ciboulot. Qu'un petit rien, ça vous rhabille en plein hiver. Et que mine de, un rien peut faire la différence entre un caprice et une belle histoire.

Je remets un peu le couvert pour le jeu de mot facile et parce qu'il faut bien l'avouer, j'oublie jamais rien. Parfois, je regarde ailleurs, c'est tout. Parfois, j'ai juste la mémoire en point de fuite. Des détails en angle mort. Jusqu'à ce que ça me crève les yeux. Si j'ai l'indulgence de tout, j'ai des caprices pour rien. Et la tragédie minuscule.
Et hier, justement, je l'ai vu, ce couteau au milieu des fourchettes. Et je me suis souvenue de cette excellente série de court-métrages dont celui-ci est l'un plus fameux.

Alors bon, je ne suis pas totalement délirante, faut pas croire.
Je conçois parfaitement que tout le monde ne trouve pas intolérable la confiture qui tutoie la rillette ou que moutarde en grain et à l'ancienne ne soient pas sur le même plateau. Pour moi, séparer les laitages et coller deux côtes d'agneaux entre le fromage et les yahourts, c'est le lévithique domestique, l'abomination,  mais je suis pas prosélyte du frigo, je suis tolérante du placard. Je repasse derrière Tom avec une patience à la hauteur de ma bigoterie.
Même, je ferme les yeux sur son obsession - c'est presque du vice, à ce niveau - à ne pas mettre le beurre dans la cache prévue à cet effet. Il y a une cache, c'est pas rien, ça encore. Elle est pas là pour rien, pour satisfaire le caprice et le salaire des ergonomes. Mais peut-être que c'est personnel, ou - je sais pas - politique. Il a peut-être quelque chose contre eux, à refuser comme ça de reconnaitre leur génie. Moi, j'ai une dent contre les météorologues. Chacun ses charlatans, chacun ses fanatismes. Je peux encore passer outre cette lubie.

Mais enfin, tout de même, quelqu'un de sain d'esprit ne peut pas jeter les couverts comme ça avec désinvolture dans l'égouttoir sans être instantanément saisi d'épouvante devant l'horreur de son geste.

Or donc, je dissertais avec lui (un brin méfiante quand même, parce qu'il ne voyait même pas en quoi c'était un signe évident d'aliénation mentale, et quand on en est là, m'est avis,  un rien suffit pour qu'on soit pris d'un coup de folie, qu'on réduise à rien sa colocataire sur une toquade) et je me suis aperçue que depuis un an, c'est la première fois que ça me sautait aux yeux, que ça m'explosait au visage. La bombe artisanale des couverts faisait tictac à couvert, juste là et je n'avais rien entendu, rien vu. Et je quintais comme une vieille mule dont on a ôté les œillères.

Quelle paille dans mon œil avait pu m'empêcher de voir arriver le coup du couteau au milieu des fourchettes ? Comment ce rien avait pu m'échapper ? Quel changement de cap avait pu m'inspirer cette vision ?

Pour un rien, je venais de décider de réduire une histoire à néant. Pour deux riens, à tout dire, qui voulaient dire beaucoup. Parce qu'un rien, ça va mais que trois fois rien ça fait trop de dégâts.
Un train à prendre. Un bouquin à finir. Deux petits riens qui m'avaient mis dans tous mes états.
Parce que quelqu'un qui a d'autres trains à fouetter et vous préfère la fin d'un bouquin doit pas avoir grand chose à faire de vous. Qu'il se soucie de vous comme d'une vulgaire fourchette, de n'importe quel couteau. Et qu'on ne peut pas faire confiance à quelqu'un qui ne voit pas un couteau au milieu des fourchettes.


Je suis peut-être quinteuse comme une vieille mule, mais je suis pas braque.
J'ai encore un peu de raison. Je peux pas laisser ce couteau au milieu de mes fourchettes.


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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 03:07

"les petites connes snobinardes finissent avec des blaireaux comme moi."

Graffiti laissé par un ex à mon intention.

Beaucoup d'hommes dans ma vie. Peu de sodomies.
Dans les annales amoureuses de ma logique, l'élection passe par une insolite voie royale.
Si tu m'aimes, moi non plus.


Aujourd'hui, à regarder par dessus mon épaule, il me semble qu'il n'y a jamais eu que Thomas. L'amant et l'ami. Peut-être l'un puis l'autre, et qu'aujourd'hui tout se mélange. Mais j'ai été amoureuse, physiquement, comme rarement. Et - ô joie de la réciprocité ! - nous avons passé 6 mois nus - sans nous rassasier - de genèse béate, d'hermaphrodisme entre le Tigre et l'Euphrate.

Pour la transition facile, Brio en symétrique, c'était la boustifaille des enfers. L'alcool était notre berger, l'un à l'autre en pâture, de cuites en bitures, on se repaissait, toujours avides, des eaux et de la peau. J'avais jamais été aussi près de coucher avec mon père. Lui, non content de s'enorgueillir de m'avoir pécho, entendait bien aussi me faire marcher droit. A coup de trique.
Sauf que pas si facile. La nausée et les seins qui se dardent, j'entends encore sa chanson des représailles à mes jeux innocents : "Tu vas prendre cher". Alors vite, je buvais encore plus, en espérant qu'il reste du lubrifiant.

S'il tenait tant à me prendre à revers, c'est aussi que j'avais eu la mauvaise idée de lui dire que c'était sacré.

Ma sexualité - inutile de tourner autour du pot - est du genre masculine. Masculine, mais pas sans tabou. Plutôt franche, la plupart du temps. Hygiénique, parce que
j'ai longtemps préféré la masturbation indirecte. Que j'ai rarement la coquetterie de dire non quand j'ai envie de dire oui. Chroniquement ponctuée de phases maniaco-orgiaque quand quelque chose en moi meurt et que seule la petite mort me rappelle à la vie ( allez savoir, quand j'ai envie de mourir, je préfère dandiner du cul avant d'hurler à crève-tympans). Sauf que par-là (doux euphémisme); on simule pas. Quand j'amoureuse (c'est pas souvent), je cabotine pas, quitte à, paradoxalement, en passer par-là.

Ce qui m'avait plu, chez Brio, c'était le paradoxe aussi. Un ancien rugbyman en master de psycho, ça mérite qu'on s'y penche au plus près. Et plouf ! Inépuisable de verve et de vulgarité, il profanait, sacrilège, et se flagellait en décharge de pieuses prières, et m'adorait. J'avais la violence, comme la vie, en latence, elle m'est retombée dessus comme une vieille M.S.T. Physiquement (lui du buste, moi de la poitrine) et psychologiquement impressionnants, n'ayant rien à perdre, étant prêts à tout, en le zieutant, j'ai commencé à piger mon potentiel de toxicité. Mais, malgré sa propension à me prendre par derrière et par les sentiments, je lui restais plus étanche qu'à la boisson. Etrange comme l'amour, la luxure et tout un tas de merde peuvent prendre la même voie sans jamais se rencontrer.

Luxure, un bien grand mot pour pas grand chose, en vérité. Pratique courante chez  les plus douillettes, les plus prudes. Moi, c'est à peine si je peux y penser sans rougir. Moi, je peux ni l'entendre, ni le prononcer sans serrer instinctivement les cuisses, sans claquer des genoux. Brio - jamais à court de psychanalyse à la sauvage - prétendait que c'était symptomatique de l'invertie refoulée. Je ne peux pas nier que j'ai la croupe sensible, que c'est un fantasme aux reins solides, mais y'a loin du tourisme à l'immigration et je garde la certitude que certains exotismes sont plus beaux en photos.

Ou peut-être que ça dépend avec qui. Un juillet, Tom et moi avions trouvé 40 euros oubliés dans une veste. La fortune ! On a rit -bêtement ( les amoureux rient souvent bêtement à la plus petite occasion ; des imbéciles heureux, c'est le secret ), et en quelques heures, bagages pliés, un carton sur lequel était griffé " Vers le sud " (ou le soleil, je ne sais plus), on a filé vers l'exostisme bon marché. Comme cette nuit - lalala joie de la réciprocité - ou pour la première fois au même instant s'est pointé dans notre éden la luxure à bon marché.


Thomas, ma moitié, mon frère. Brio, mon père. Le cannibalisme au goût violent de la chair. La sodomie...
Les hommes ont leur totem,
m'en fous ! : il me reste les tabous.

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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 01:58

Ouep. J'ai beau touiller, fouiller ma mémoire ( la Morte étant morte ; ça aide pas), y'a rien qui aurait pu leur mettre la puce à l'oreille.
Je n'étais pas de celles "qui rompent pour un oui ou pour un non".
Bien au contraire.

Oui. Clairement, j'étais plutôt de ceux qui vivent mal le divorce, vous glissent un pied dans l'embaillure de la porte pour qu'elle reste entr'ouverte. Un truc existenciel qui m'est resté de quand j'étais minote. Que le monde puisse continuer à faire la bringue sans moi m'outrageait pire que la mort. Comme tous les mômes, je voulais d'abord pas dormir, pas sommeil. Puis, un temps, par ruse, je réussissais à m'éteindre au milieu du bousin des amis qui trinquent dans le salon que remplissait si facilement  ma mère. Sauf qu'enfin, quelqu'un a dû lui faire remarquer que c'était pas un exemple à ou des facons de avec un enfant ( à 5-6 ans - précoce - j'ai volé une bière dans le frigo, mon oncle ricanait, ma mère balbutiait, ça me démange pour elle de lui en mettre une) et elle s'est mise en devoir de me recadrer -dans ma chambre.
J'avais pas peur du noir, mais j'raconte pas la crise si en guise de veilleuse, elle laissait pas entrebailler la porte. La rainure de lumière, les bruits qui filtraient rires étaient mon ultime lien avec les vivants, ma dernière carte à jouer, la concession piteuse à laquelle je me bercais.
Mais putain, la défaite !

Bon. On est en plein dans le crachat ; petite pause raclement de gorge.
Je crois, je suis persuadée, je fatigue mes contemporains de ma cynique certitude :
on ne pleure que de frustration.
Truisme-Théorie. Et pour les hypocrites qu'ont le rhume des foins, mettons que JE n'ai jamais pleuré que de frustration. 
Celle qu'on lâche. L'orgasme. Résultat : on se répand.
Celle qu'on retient. Fureur. Rage. L'impuissance quoi. C'est intenable. Résultat : on se répand.
Les hommes aiment bien se battre d'abord. S'en prendre plein la gueule, une bonne déculottée, belles excuses pour chialer.
La frustration ; la porte close : idées les plus pregnantes que je me fais du supplice.
Carrément.
Et ça vaut pour toutes les portes (le gatecrash, à mon compte, c'est pas d'hier que je pratique). Pour tous les verrous. Toutes les âmes.
Carrément.

Et dans mon asile, c'est connu, on se fout pas de la charité bien ordonné.
Seulement voilà. J'ai fermé la porte à Gigi pour un oui. A Michel, pour un non.
Parce que je suis une autre ne partageant plus rien avec ceux dont je n'ai en commun que le passé ?

Je me souviens d'un article sur "la rupture amicale" qui m'avait fait marrer, à l'époque.
Mais quand Nanis m'a dit qu'elle partait pour le Mexique, je me suis aussitôt mis en travail de deuil. De rupture.
On vous claque jamais de porte au nez chez Bibi ? Mais en fait, que nenni !
Et oui, j'ai bien rompu avec Elle parce qu'un soir elle s'ennuyait de rester entre filles, non ?
Et oui, j'ai bien rompu avec Elle pour un demi ton trop haut ?
Oui, pour un excès de jacasserie avec
Lui, non ?
Oui. J'ai définitivement rompu avec Lui parce qu'il prenait trop de poids. Avec ma Familia pour un paquet de clopes, jadis pour une boite de ravioli, avec un monde fou en fait et toujours pour de folles futilités.
Pourtant, je croyais tenir bon les vents.
On me marche dessus, je clown paillasse. On me fait un procès, je tiens bon la barre. On se sert de moi, c'est pas personnel. La cognée, c'est parce qu'il manquait de mots pour que je comprenne, l'étranglement, parce que l'alcool le jugulait. Celle là encore n'avait pas tort, à flirter avec le feu, je peux me rejouir d'avoir simplement failli me faire brûler...

Non, pour sur, je rompais pas sous la tempête. Plutôt comme un jonc,
pour un oui ou pour un non.


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