1 juillet 2009
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23:06
Une réflexion, De Profundis ? autant te prévenir d'avance, ce sera n'importe quoi.
Indifférence encore.
Je ne peux même pas dire que j'ai vu ce film les yeux grand-fermés. J'analysais avec une précision d'ingénieur en tic-tac suisse. Rarement, un film ne m'a laissé aussi indifférente.
[ ici, en autres ratures, traces de non-sentiments, qu'on ressent ou pas, mais un tas de non- ou de qualificatifs, tout court ]
Je comprenais tout, je savais que je n'avais jamais vu - et ne verrais sans doute jamais plus - un plus juste, plus exhaustif, plus parfait en somme, compendium sur le Couple, seulement, je ne me sentais pas concernée. Que je ne serais, bien sûr ( comme on peut-être candide ! ), jamais concernée.
Mais, mettons qu'il invite à la distanciation, qu'il a, pour beaucoup, reçu le même accueil.
Le " Couple ".
Entendons-nous bien. Je ne parle pas de toute la charrette de substantifs ( avec ou sans, gniah-gniah-gniah, Majuscules ) qu'on colle au concept - d'ailleurs, à juste titre, mais ce sont d'autres sujets, à ressasser éternellement. Il est question de structure.
D'yeux grands fermés. D'être, de fonctionner à deux. De - qui parle ? - faire des " projets ". D'avenir commun. Et même si c'est juste des projets de vacances, qu'en fait-on ? Pour moi, projets = promesses. Si l'on se quitte, mettons, je l'aurais mauvaise en aout.
Une structure, donc. Des gens qui, à l'autre et toi, demande si vous êtes libres, si ça vous va, si vous... ; des gens qui vous englobent, vous assimilent dans un commentçavavous ?, dans un lezamoureux, des gens qui ne connaissent pas leurs tables, voudraient additionner les poires, les pommes, les scoubidous, mériteraient des Va te faire mettre, il peut être juste mûr et moi blête !
Le couple, cette structure.
Qu'est-ce donc ? Et de quoi cause le film ?
D'imposture. D'imposture, certes. De masques, qui tombent. De costumes (tailleur-cravate), sur les pulsions. D'identités, au sens kundérien du terme, dissolues ( ici souligner bien gras le corps, le coeur du sujet ).
De tentations. De ça sent le Sapin de Noël. D'amours (féminins plurielles). De désir (masculin singulier). D'odyssée, oui. D'années d'enclos les yeux grand-fermés. De questions, qu'on ne se pose plus, qu'on n'a jamais posées, là, sur la table à manger du salon, sur l'oreiller, derrière deux brosses-à-dents dans un même gobelet. Et de réponses, qu'on a jamais vraiment voulu connaitre. De fait.
Je pense à Thomas.
Lorsque l'on a aimé, réciproquement, nue et nue, que deux fois, la comparaison est inéluctable. Pas les comparer. Se comparer, tenter de comprendre, mais quoi ?
Un mécanisme ?
Non.
Un... Quoi ?
Non. Non, non, et non.
Comprendre peut-être pourquoi la certitude d'un mot qui ne veut rien dire, dit chaque fois autre chose, pourquoi c'est indicible et pourquoi unique ? Peut-être. Mais j'ergote.
Oublions nos gants dans un autre manteau et revenons à Thomas.
To-Ma.
F. se laisse Matt Groening, se prend à vouloir marcher avec moi, à laisser à l'image une seconde chance si elle passe par mes yeux. Si je ne sais pas encore ce que j'apprends (ou apprendrai) de lui, que je serais bien incapable de mettre des mots sur tout ce que Thomas, dans sa candeur, m'a appris, je sais 2 choses que je lui ai transmis.
Des maladies.
D'abord qu'on ne pouvait être nu sans être nu. Tu la sens, dis, ma grosse dichotomie ?
Que l'âme d'un corps que l'on apprend, que l'on connait presque autant que le sien - voire mieux, si l'on considère les angles d'où l'on ne se verra jamais- ne peut rien te cacher. Et s'il arrive à Tom de me punir de secret On ne peut être NU sans être nu, c'est égal, de connaitre son coude, l'arrière de cette oreille, un poil-cheveu au mollet, je sais, et tant pis si ça le désole, pourquoi ce rire bête quand il se retourne Tu-ris-comme-un-âne, qui est au bout du fil à son premier jet phatique, et pour quelle heure, quel jour, ce nuage sur son front.
Et le cinéma.
Parmi d'autres ( films ou souvenirs heureux ), je me souviens d'une après 2001. Nous sommes sortis d'une rétro à l'Action-Ecole, même sourire serein, nous avons marché quelques minutes en silence, mus par le même dessein, sans penser à prendre de raccourcis, puis nous avons passés les 45 minutes suivantes à avoir compris, le pas plus lent, plus rapide, suivant notre pensée, et quand tout était dit, qu'éclata notre bulle, nous avons levé les yeux. Nous arrivions juste au seuil de notre porte. Tout était dit. Sans un mot. L'absolu nous aimait, absolument, comme nous nous aimions, et nous le prouvait, absolument.
Et quand je dis Thomas, au plus-que-parfait, au passé, qu'importe, je dis : Nous, à escient.
Notre langage à nous, nos corps, nos nudités, notre monde, notre absolu. Ce que les chimistes appellent " Fusion ". Comparable à rien. Sans réserve. Sans chasse-gardée.
Pourquoi ai-je quitté Thomas ? Puis-je dire " je ", aujourd'hui, quand je disais toujours Nous, d'un commun accord, puis-je dire aujourd'hui que je l'ai- ?
Evidement que oui, et lui, même, ne s'en offusquerait pas.
Pourquoi ? Je le sais, rétrospectivement. Alors, je peux le dire.
A cause de la fusion, à cause de l'aliènation. De la sienne, avant tout - et sans mentir, je le jure, je l'aimais, je ne lui souhaitais que du bien ( ça ressemble à un cliché de rupture, mais il méritait mieux que moi, mieux que ça, il méritait mieux, une famille par exemple, plutôt qu'une faille, M en vadrouille, co-rongé par mes humeurs acides alors même qu'un pincement de mes lèvres attaquait la sienne comme un piège-à-loup, et mes maladies, mes névroses salissant sa belle santé, ou ne serait-ce que quelqu'un qui ne se contenterait pas de le voir embrasser chacun de ses petits tracas. ). Tentative de définir le verbe-tabou, comme ici appliqué : liberté, mais de l'autre, avant-même la mienne. Un autre, et pas un ou une Galathée. D'avoir été abusée, j'ose à peine utiliser ce qui est devenue formule : C'est parce que je l'aimais, que je l'ai quitté.
Le couple. La fusion.
Et particulièrement, qu'y a-t-il, d'extraordinaire, avec F. ?
La fusion, qui vient, qui monte, qui monte, comme une petite bête.
Et le couple, ensuite, alors ? Ben oui. Le couple. L'araignée nous pend au nez.
Nous. Je m'oublie déjà, tiens, je ne dis plus "on". La Fusion, alors ? Je me souviens d'un soir
-- Ah ! T'en as pas marre de parler de lui ? -- Ben non, j'en parlerais jusqu'à perte-salive, lèvres-sèches, langue-qui-enfle, doigts-qui-bleutent, tu m'écoutes pas, ou bien ? Ecoute encore un peu.
- Un soir, où l'on a cherché, en vain, un point de désaccord, comme on aurait joué au portrait chinois. Du plus évident au plus tordu, à chercher la surenchère, les machins sournois, comme un fait exprès. A la fin, je riais compulsivement ( la picole aidait, certes ), parce que même nos énormités, nos absurdités, on les savait bien. Et on cherche encore. C'est à devenir fou, de s'emboiter si bien comme deux putains de pièces de casse-tête chinois.
Si je cherche notre plus gros clivage, il ressemble à une assiette-terroir où, sa préférence - sa préférence merde quoi ! - va à la charcutaille et moi au fromage. Sa préférence. Et pratique encore. On se bouffe même pas les doigts.
Quelqu'un d'autre, d'autres, des Tourguelaumes, des Juliennes, des Dom-et-Isa-siamois-par-le-cul, des Mes-Potes, des Ses-Potes, des Tutti Sistemati, des Le-Monde-Entier, prendraient leur billet de première, d'à-m'aime le pont et vogue la galère.
Non ! Non, non, et non.
Mais demain.
Trop ivre.
Indifférence encore.
Je ne peux même pas dire que j'ai vu ce film les yeux grand-fermés. J'analysais avec une précision d'ingénieur en tic-tac suisse. Rarement, un film ne m'a laissé aussi indifférente.
[ ici, en autres ratures, traces de non-sentiments, qu'on ressent ou pas, mais un tas de non- ou de qualificatifs, tout court ]
Je comprenais tout, je savais que je n'avais jamais vu - et ne verrais sans doute jamais plus - un plus juste, plus exhaustif, plus parfait en somme, compendium sur le Couple, seulement, je ne me sentais pas concernée. Que je ne serais, bien sûr ( comme on peut-être candide ! ), jamais concernée.
Mais, mettons qu'il invite à la distanciation, qu'il a, pour beaucoup, reçu le même accueil.
Le " Couple ".
Entendons-nous bien. Je ne parle pas de toute la charrette de substantifs ( avec ou sans, gniah-gniah-gniah, Majuscules ) qu'on colle au concept - d'ailleurs, à juste titre, mais ce sont d'autres sujets, à ressasser éternellement. Il est question de structure.
D'yeux grands fermés. D'être, de fonctionner à deux. De - qui parle ? - faire des " projets ". D'avenir commun. Et même si c'est juste des projets de vacances, qu'en fait-on ? Pour moi, projets = promesses. Si l'on se quitte, mettons, je l'aurais mauvaise en aout.
Une structure, donc. Des gens qui, à l'autre et toi, demande si vous êtes libres, si ça vous va, si vous... ; des gens qui vous englobent, vous assimilent dans un commentçavavous ?, dans un lezamoureux, des gens qui ne connaissent pas leurs tables, voudraient additionner les poires, les pommes, les scoubidous, mériteraient des Va te faire mettre, il peut être juste mûr et moi blête !
Le couple, cette structure.
Qu'est-ce donc ? Et de quoi cause le film ?
D'imposture. D'imposture, certes. De masques, qui tombent. De costumes (tailleur-cravate), sur les pulsions. D'identités, au sens kundérien du terme, dissolues ( ici souligner bien gras le corps, le coeur du sujet ).
De tentations. De ça sent le Sapin de Noël. D'amours (féminins plurielles). De désir (masculin singulier). D'odyssée, oui. D'années d'enclos les yeux grand-fermés. De questions, qu'on ne se pose plus, qu'on n'a jamais posées, là, sur la table à manger du salon, sur l'oreiller, derrière deux brosses-à-dents dans un même gobelet. Et de réponses, qu'on a jamais vraiment voulu connaitre. De fait.
Je pense à Thomas.
Lorsque l'on a aimé, réciproquement, nue et nue, que deux fois, la comparaison est inéluctable. Pas les comparer. Se comparer, tenter de comprendre, mais quoi ?
Un mécanisme ?
Non.
Un... Quoi ?
Non. Non, non, et non.
Comprendre peut-être pourquoi la certitude d'un mot qui ne veut rien dire, dit chaque fois autre chose, pourquoi c'est indicible et pourquoi unique ? Peut-être. Mais j'ergote.
Oublions nos gants dans un autre manteau et revenons à Thomas.
To-Ma.
F. se laisse Matt Groening, se prend à vouloir marcher avec moi, à laisser à l'image une seconde chance si elle passe par mes yeux. Si je ne sais pas encore ce que j'apprends (ou apprendrai) de lui, que je serais bien incapable de mettre des mots sur tout ce que Thomas, dans sa candeur, m'a appris, je sais 2 choses que je lui ai transmis.
Des maladies.
D'abord qu'on ne pouvait être nu sans être nu. Tu la sens, dis, ma grosse dichotomie ?
Que l'âme d'un corps que l'on apprend, que l'on connait presque autant que le sien - voire mieux, si l'on considère les angles d'où l'on ne se verra jamais- ne peut rien te cacher. Et s'il arrive à Tom de me punir de secret On ne peut être NU sans être nu, c'est égal, de connaitre son coude, l'arrière de cette oreille, un poil-cheveu au mollet, je sais, et tant pis si ça le désole, pourquoi ce rire bête quand il se retourne Tu-ris-comme-un-âne, qui est au bout du fil à son premier jet phatique, et pour quelle heure, quel jour, ce nuage sur son front.
Et le cinéma.
Parmi d'autres ( films ou souvenirs heureux ), je me souviens d'une après 2001. Nous sommes sortis d'une rétro à l'Action-Ecole, même sourire serein, nous avons marché quelques minutes en silence, mus par le même dessein, sans penser à prendre de raccourcis, puis nous avons passés les 45 minutes suivantes à avoir compris, le pas plus lent, plus rapide, suivant notre pensée, et quand tout était dit, qu'éclata notre bulle, nous avons levé les yeux. Nous arrivions juste au seuil de notre porte. Tout était dit. Sans un mot. L'absolu nous aimait, absolument, comme nous nous aimions, et nous le prouvait, absolument.
Et quand je dis Thomas, au plus-que-parfait, au passé, qu'importe, je dis : Nous, à escient.
Notre langage à nous, nos corps, nos nudités, notre monde, notre absolu. Ce que les chimistes appellent " Fusion ". Comparable à rien. Sans réserve. Sans chasse-gardée.
Pourquoi ai-je quitté Thomas ? Puis-je dire " je ", aujourd'hui, quand je disais toujours Nous, d'un commun accord, puis-je dire aujourd'hui que je l'ai- ?
Evidement que oui, et lui, même, ne s'en offusquerait pas.
Pourquoi ? Je le sais, rétrospectivement. Alors, je peux le dire.
A cause de la fusion, à cause de l'aliènation. De la sienne, avant tout - et sans mentir, je le jure, je l'aimais, je ne lui souhaitais que du bien ( ça ressemble à un cliché de rupture, mais il méritait mieux que moi, mieux que ça, il méritait mieux, une famille par exemple, plutôt qu'une faille, M en vadrouille, co-rongé par mes humeurs acides alors même qu'un pincement de mes lèvres attaquait la sienne comme un piège-à-loup, et mes maladies, mes névroses salissant sa belle santé, ou ne serait-ce que quelqu'un qui ne se contenterait pas de le voir embrasser chacun de ses petits tracas. ). Tentative de définir le verbe-tabou, comme ici appliqué : liberté, mais de l'autre, avant-même la mienne. Un autre, et pas un ou une Galathée. D'avoir été abusée, j'ose à peine utiliser ce qui est devenue formule : C'est parce que je l'aimais, que je l'ai quitté.
Le couple. La fusion.
Et particulièrement, qu'y a-t-il, d'extraordinaire, avec F. ?
La fusion, qui vient, qui monte, qui monte, comme une petite bête.
Et le couple, ensuite, alors ? Ben oui. Le couple. L'araignée nous pend au nez.
Nous. Je m'oublie déjà, tiens, je ne dis plus "on". La Fusion, alors ? Je me souviens d'un soir
-- Ah ! T'en as pas marre de parler de lui ? -- Ben non, j'en parlerais jusqu'à perte-salive, lèvres-sèches, langue-qui-enfle, doigts-qui-bleutent, tu m'écoutes pas, ou bien ? Ecoute encore un peu.
- Un soir, où l'on a cherché, en vain, un point de désaccord, comme on aurait joué au portrait chinois. Du plus évident au plus tordu, à chercher la surenchère, les machins sournois, comme un fait exprès. A la fin, je riais compulsivement ( la picole aidait, certes ), parce que même nos énormités, nos absurdités, on les savait bien. Et on cherche encore. C'est à devenir fou, de s'emboiter si bien comme deux putains de pièces de casse-tête chinois.
Si je cherche notre plus gros clivage, il ressemble à une assiette-terroir où, sa préférence - sa préférence merde quoi ! - va à la charcutaille et moi au fromage. Sa préférence. Et pratique encore. On se bouffe même pas les doigts.
Quelqu'un d'autre, d'autres, des Tourguelaumes, des Juliennes, des Dom-et-Isa-siamois-par-le-cul, des Mes-Potes, des Ses-Potes, des Tutti Sistemati, des Le-Monde-Entier, prendraient leur billet de première, d'à-m'aime le pont et vogue la galère.
Non ! Non, non, et non.
Mais demain.
Trop ivre.