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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 23:06
Une réflexion, De Profundis ? autant te prévenir d'avance, ce sera n'importe quoi.



Indifférence encore.
Je ne peux même pas dire que j'ai vu ce film les yeux grand-fermés. J'analysais avec une précision d'ingénieur en tic-tac suisse. Rarement, un film ne m'a laissé aussi indifférente.
[ ici, en autres ratures, traces de non-sentiments, qu'on ressent ou pas, mais un tas de non- ou de qualificatifs, tout court ]
Je comprenais tout, je savais que je n'avais jamais vu - et ne verrais sans doute jamais plus - un plus juste, plus exhaustif, plus parfait en somme, compendium sur le Couple, seulement, je ne me sentais pas concernée. Que je ne serais, bien sûr ( comme on peut-être candide ! ), jamais concernée.
Mais, mettons qu'il invite à la distanciation, qu'il a, pour beaucoup, reçu le même accueil.

Le " Couple ".
Entendons-nous bien. Je ne parle pas de toute la charrette de substantifs ( avec ou sans, gniah-gniah-gniah, Majuscules ) qu'on colle
au concept - d'ailleurs, à juste titre, mais ce sont d'autres sujets, à ressasser éternellement. Il est question de structure.
D'yeux grands fermés. D'être, de fonctionner à deux. De - qui parle ? - faire des " projets ". D'avenir commun. Et même si c'est juste des projets de vacances, qu'en fait-on ? Pour moi, projets = promesses. Si l'on se quitte, mettons, je l'aurais mauvaise en aout.
Une structure, donc. Des gens qui, à l'autre et toi, demande si vous êtes libres, si ça vous va, si vous... ; des gens qui vous englobent, vous assimilent dans un commentçavavous ?, dans un lezamoureux, des gens qui ne connaissent pas leurs tables, voudraient additionner les poires, les pommes, les scoubidous, mériteraient des Va te faire mettre, il peut être juste mûr et moi blête !
Le couple, cette structure.
Qu'est-ce donc ? Et de quoi cause le film ?
D'imposture. D'imposture, certes. De masques, qui tombent. De costumes (tailleur-cravate), sur les pulsions. D'identités
, au sens kundérien du terme, dissolues ( ici souligner bien gras le corps, le coeur du sujet ).
De tentations. De ça sent le Sapin de Noël. D'amours (féminins plurielles). De désir (masculin singulier). D'odyssée, oui. D'années d'enclos les yeux grand-fermés. De questions, qu'on ne se pose plus, qu'on n'a jamais posées, là, sur la table à manger du salon, sur l'oreiller, derrière deux brosses-à-dents dans un même gobelet. Et de réponses, qu'on a jamais vraiment voulu connaitre. De fait.

Je pense à Thomas.
Lorsque l'on a aimé, réciproquement, nue et nue, que deux fois, la comparaison est inéluctable. Pas les comparer. Se comparer, tenter de comprendre, mais quoi ?
Un mécanisme ?
Non.
Un... Quoi ?
Non. Non, non, et non.
Comprendre peut-être pourquoi la certitude d'un mot qui ne veut rien dire, dit chaque fois autre chose, pourquoi c'est indicible et pourquoi unique ? Peut-être. Mais j'ergote.
Oublions nos gants dans un autre manteau et revenons à Thomas.
To-Ma.
F. se laisse Matt Groening, se prend à vouloir marcher avec moi, à laisser à l'image une seconde chance si elle passe par mes yeux. Si je ne sais pas encore ce que j'apprends (ou apprendrai) de lui, que je serais bien incapable de mettre des mots sur tout ce que Thomas, dans sa candeur, m'a appris, je sais 2 choses que je lui ai transmis.
Des maladies.
D'abord qu'on ne pouvait être nu sans être nu. Tu la sens, dis, ma grosse dichotomie ?
Que l'âme d'un corps que l'on apprend, que l'on connait presque autant que le sien - voire mieux, si l'on considère les angles d'où l'on ne se verra jamais- ne peut rien te cacher. Et s'il arrive à Tom de me punir de secret On ne peut être NU sans être nu, c'est égal, de connaitre son coude, l'arrière de cette oreille, un poil-cheveu au mollet, je sais, et tant pis si ça le désole, pourquoi ce rire bête quand il se retourne Tu-ris-comme-un-âne, qui est au bout du fil à son premier jet phatique, et pour quelle heure, quel jour, ce nuage sur son front.
Et le cinéma.
Parmi d'autres ( films ou souvenirs heureux ), je me souviens d'une après 2001. Nous sommes sortis d'une rétro à l'Action-Ecole, même sourire serein, nous avons marché quelques minutes en silence, mus par le même dessein, sans penser à prendre de raccourcis, puis nous avons passés les 45 minutes suivantes à avoir compris, le pas plus lent, plus rapide, suivant notre pensée, et quand tout était dit, qu'éclata notre bulle, nous avons levé les yeux. Nous arrivions juste au seuil de notre porte. Tout était dit. Sans un mot. L'absolu nous aimait, absolument, comme nous nous aimions, et nous le prouvait, absolument.
Et quand je dis Thomas, au plus-que-parfait, au passé, qu'importe, je dis : Nous, à escient.
Notre langage à nous, nos corps, nos nudités, notre monde, notre absolu. Ce que les chimistes appellent " Fusion ". Comparable à rien. Sans réserve. Sans chasse-gardée.
Pourquoi ai-je quitté Thomas ? Puis-je dire " je ", aujourd'hui, quand je disais toujours Nous, d'un commun accord, puis-je dire aujourd'hui que je l'ai- ?
Evidement que oui, et lui, même, ne s'en offusquerait pas.
Pourquoi
? Je le sais, rétrospectivement. Alors, je peux le dire.
A cause de la fusion, à cause de l'aliènation. De la sienne, avant tout - et sans mentir, je le jure, je l'aimais, je ne lui souhaitais que du bien ( ça ressemble à un cliché de rupture, mais il méritait mieux que moi, mieux que ça, il méritait mieux, une famille par exemple, plutôt qu'une faille, M en vadrouille, co-rongé par mes humeurs acides alors même qu'un pincement de mes lèvres attaquait la sienne comme un piège-à-loup, et mes maladies, mes névroses salissant sa belle santé, ou ne serait-ce que quelqu'un qui ne se contenterait pas de le voir embrasser chacun de ses petits tracas. ). Tentative de définir le verbe-tabou, comme ici appliqué : liberté, mais de l'autre, avant-même la mienne. Un autre, et pas un ou une Galathée. D'avoir été abusée, j'ose à peine utiliser ce qui est devenue formule : C'est parce que je l'aimais, que je l'ai quitté.

Le couple. La fusion.
Et particulièrement, qu'y a-t-il, d'extraordinaire, avec F. ?
La fusion, qui vient, qui monte, qui monte, comme une petite bête.
Et le couple, ensuite, alors ? Ben oui. Le couple. L'araignée nous pend au nez.
Nous. Je m'oublie déjà, tiens, je ne dis plus "on". La Fusion, alors ? Je me souviens d'un soir
-- Ah !  T'en as pas marre de parler de lui ? -- Ben non, j'en parlerais jusqu'à perte-salive, lèvres-sèches, langue-qui-enfle, doigts-qui-bleutent, tu m'écoutes pas, ou bien ? Ecoute encore un peu.
- Un soir, où l'on a cherché, en vain, un point de désaccord, comme on aurait joué au portrait chinois. Du plus évident au plus tordu, à chercher la surenchère, les machins sournois, comme un fait exprès. A la fin, je riais compulsivement ( la picole aidait, certes ), parce que même nos énormités, nos absurdités, on les savait bien. Et on cherche encore. C'est à devenir fou, de s'emboiter si bien comme deux putains de pièces de casse-tête chinois.
Si je cherche notre plus gros clivage, il ressemble à une assiette-terroir où, sa préférence - sa préférence merde quoi ! - va à la charcutaille et moi au fromage. Sa préférence. Et pratique encore. On se bouffe même pas les doigts.
Quelqu'un d'autre, d'autres, des Tourguelaumes, des Juliennes, des Dom-et-Isa-siamois-par-le-cul, des Mes-Potes, des Ses-Potes, des Tutti Sistemati, des Le-Monde-Entier, prendraient leur billet de première, d'à-m'aime le pont et vogue la galère.
Non ! Non, non, et non.

Mais demain.
Trop ivre.

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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 12:35

Lucrèce attendra, c'en est un avant-goùt, sous l'influence des liquides et des poissons sexys, de ma mère qui eût la bonne idée de me rappeler que Tom est né le même jour que mon père (avec un air de lever les sourcils que je pige pas et que je trouve un brin malsain)
un
De profundis a plu cette nuit, éclair de lui, voici, voici l'orage(tm).



Je me suis souvenue de ça. C'est remonté d'un coup dans ma gorge au réveil, liquide, liquide. Je rêvais de je ne sais plus quoi.
Non. C'est faux. Je rêvais de F. J'étais avec lui dans un bus. Ou dans la rue. Ou les deux. Puis ici. Puis ailleurs. Des trucs anodins. Mais j'étais avec lui. Et j'arrive pas à trouver ça anodin. Ce type me liquéfie. Et j'en ai honte. Forcément. Alors je dis que je rêvais de je ne sais quoi. Forcément. Ca a rien à voir avec ce truc que j'ai eu au réveil. Mais je sais pas, c'est pas anodin.
Comme un première-personne-du-singulier-apostrophe-accord-du-verbe-tabou qu'on laisse passer peut-être parce qu'il appelle ça faire l'amour (aïe !). Parce que la pièce est noire. Que l'on est ivre. Mais qu'on répète matin. En le trahissant. En le traduisant. En faisant un dessin. Mais transparente quand même, ce type me liquéfie, mais l'eau est pure comme un torrent alpin.
Je crois que je le pense, tiens, je t'ai même fait un dessin.
Une bise condescendante sur le front de l'enfant. D'ailleurs, il a juste répondu merci. Et il m'a caressé la tête. Comme à un enfant. Est ce qu'il ne sait pas que ceux que j'ai laissé me toucher les cheveux se comptent sur les doigts d'un lépreux manchot ? Rien d'anodin. Jamais. Même sans chercher à tout subordonner. Jamais. Rien d'anodin, en soi.

Je suis liquide, liquide, remplie au goutte à goutte. Mais toutes les gouttes sont comptées.

Et je me suis souvenue de ça. J'ai ressenti ce truc en sortant de ma sieste.
J'avais déjà eu ça, une ou deux fois. Lors de rêves érotiques. Des pornographiques, j'en fait pas. Ou peut-être, je m'en souviens pas. Au contraire de moi, mes rêves ne tolèrent que les préliminaires. Les poursuites, la course au nid, l'effeuillage. Ou les pièces couleur matins, odeur d'après-l'amour.
On respire dans ma nuque, soleil me caresse l'épaule, Cartier mélangé à mon parfum, des draps froissés, mes pieds nus, une main sur mon sein, malgré l'ellipse le corps qui-sait-bien. L'abandon, l'intimité, les voluptés de la mollesse, le laisser-aller rare comme un orgasme lacrymal.
Comme cette sensation. Mais là, c'était connexe à rien. Je me réveillais.
Et j'ai senti comme un bulteau de chaleur, une anémone qui se serait mis à ondoyer, se déployer sous un courant chaud. Diffusion liquide, liquide. Un plaisir solitaire, confondant, mon bas-ventre, mon flanc fragile, ma plaie qui ne se referme pas, un coup de couteau dans le dos à mon bas-ventre flanc.
Je me relâche, je n'halète pas, je n'ai pas de ces vertiges d'auto-ventilation, l'hilarité de ce relâchement-là ; j'ai les conduits liquides, liquides, détente de la nuque, le sexe triste, je pleure un peu.
Avant de lâcher mon truc anodin, je riais l'autre nuit en regardant le suçon-morsure sur sa nuque, j'auto-ventilais au matin, vapeur puis liquide, liquide, de le sentir enfin me fuir à l'intérieur. Fuir la question ouverte, vous-qui-entrez-laissez-toute-espérance, fuir La question douce torture, me fuir liquide, partir et rester là.

Brio
dirait surement que c'est un truc à retardement, comme mes vertiges de lendemains de sodomie. Comme mes ruptures pour des conneries quand ça fait des mois qu'on m'encule. Et à sec, pour que ça saigne, que ce soit liquide. Liquide jusqu'à la goutte qui déborde, jusqu'à ma lie.

Après la vague et quelques larmes, je me suis souvenue de ça, donc. La première fois où l'on a regardé sous ma jupe.
Les jours de photo de classe, la maman me collait des jupes. Je jouais qu'avec les garçons, je jouais les garçons, j'étais une fille-manquée. Une photo de mon grand-père, comme font les pauvres, en costume du dimanche, à 4 épingles tout repassé, même les cheveux et la moustache, les mains calleuses cachées derrière son dos, il fait le riche, lui qui n'a plus le sou. Photos de classe pareilles, une jupe pour faire accroire, garder de faux souvenirs. Les photos photoshopent le passé, mythologisent, les photos mentent si mieux que nous. Comme elles trahissent si mieux nos vérités qu'on veut pas voir.
J'ai une jupe et pas l'habitude. A la récré, je joue pareil. Mon premier Julien me pousse, j'y cours après pour le cogner, il s'arrête un peu plus loin, main posée ruse de sioux, genoux fléchis, décoche un trait par dessous ma jupe qui vole, droit où c'est fragile.
Je suis une fille. J'avais oublié.
La tête pleine de contes ( La reine des neiges, c'était mon préféré), j'ai l'éclat de glace, que m'a planté le père 5 ans avant quand l'a quitté sa reine, l'éclat de glace qui fond. Liquide, liquide. J'ai un grand rire qui coule de source. Et je suis si reconnaissante, qu'à Julien, je lui filerais bien toutes mes billes. La fille en moi a toujours été trop naïve.
Je suis une fille, mon secret est éventé. Julien le raconte aux copains, Julien m'attire aux wécés, je le suis sans voir que les copains nous accompagnent.
Perfide ! t'étais une fille depuis le début et tu nous l'as pas montré, ta culotte, va pas maintenant faire ta mijaurée, fais profiter les copains de tes secrets...
Je me sens coupable et liquide, liquide, la plaie qui saigne un peu. A la fin de la récré, je reste dans les wécés. Les copains ont filé, j'explose. Liquide, liquide. Tout ce que j'ai de liquide et de sel y passe, je redeviens glace. Les coups d'épée, je le jure, je le sais, ça fait mal à l'eau. Vaut mieux rester de glace, on renvoie mieux les coups, on reste à la surface quand même c'est toujours liquide, liquide en dessous.

Au printemps, c'est fragile, l'été est presque là et mes hivers sont toujours glaciaux, et liquide, liquide en dessous, en cachette, dans les grottes, les wécés, gorgeant des nappes entières, ou dans l'épaule de Thomas.

Ca me revient encore, ce soir d'orage d'été, la glace qui craque dans l'épaule de Thomas. Larmes de rire, de joie, de libération.
Sauf que les copains savaient bien que j'étais une fille. Qu'alors que Tom me libère, fait fondre ma glace, ça fait déjà des mois qu'ils m'attendent dans les wécés pour me faire payer de pas leur avoir montrer ma culotte.
Je me sens coupable, on me crache dessus. Je me prends des douches de ce qu'on voudra, une dizaine de bonshommes qui se lâche sur une nana au milieu. J'ai l'eau troublé, on la souille pire que dans les pornos hardcore qu'on regardait tous ensemble, en plissant le nez, à l'époque où j'étais pas cette fille qui aurait pu se déculotter pour eux plutôt que pour lui. Tom qui m'a vu pleurer de plaisir croit que j'en prends toujours un peu quand je pleure. Il laisse faire, il m'éponge, liquide, liquide. Jusqu'à se prendre mes éclats de glace, mon hiver en pleine face.
Je suis plus qu'un mur de glace, qui condense parfois sous la boisson. Des vapeurs brûlantes sous pression quand je me remplis de liquides liquides. L'avantage de la vodka, c'est que ça risque pas de geler. J'ai la chair, l'alcool et le verbe violents, qui tombent sous l'alcool, pour les trois je tombe à 4 pattes, triste aussi mais plus liquide, plus liquide. Sauf toute seule. Le liquide, je le garde pour moi. Le plaisir, je le garde pour moi. Le verbe-tabou aussi, je le donnais qu'aux amis, mais ils n'en étaient pas, je le donne plus du tout, ou juste un peu pour moi.
Doucement, je réapprends. Si je leur pardonne pas de m'avoir fait ça, je pourrais sans doute me pardonner de m'être laissée faire ça.
Froidement, je les coince, un par un, dans une ruelle. C'est déconcertant la facilité avec laquelle un mec baisse son froc, des je-t'aime sur la bite, la facilité avec laquelle il oublie que ça le faisait jouir de te voir te vider de ton sang. Liquide, liquide, de gré ou de force. Moi, j'ai pas besoin de les forcer, ils me suivent de gré dans les wécés.
Je disais oui, je pensais non, rien n'a changé, contente que t'aies oublié, je vais t'enculer à sec et puis te les couper, et t'auras rien vu venir.

Te la couper, tu pourras plus faire de mal, j'ai la plaie trop fragile qui se referme jamais. Quand je suis exsangue, je deviens sirène, je les attire, je chante, mais je suis carnivore, toujours assoiffée de sang, de leur corps caverneux, je m'abreuve avec férocité, pour redevenir liquide, liquide au dedans.
Ou un sphinx, peut-être bien, comme me disait Romain, dévorante jusqu'à ce que je tombe sur un Oedipe qui déjouera mon énigme. J'avais pas pigé que je n'en connaissais pas moi-même la réponse.
Petite, je m'imaginais déjà l'enfer froid, je savais déjà que c'était les autres. Mais je croyais aux héros. J'attendais " l'homme ", comme si eux seuls possédaient la clef de tout les secrets, de toutes les énigmes, même la mienne. Mais cette vieille énigme est une imposture, la réponse est plus obscure encore que la question.
L'homme. Je sais pas ce que c'est. Mais ceux là n'en étaient pas.
Pas plus que moi. Moi, qui suis liquide, liquide.


Je l'ai laissé regarder sous ma jupe, il y a posé un baiser qui guérit. Il a juste dit merci, mais ça n'est pas si triste, pas de quoi se mettre dans tout ses états. D'autant que, plus ça va, plus je me plais bien à cette température, sans l'imposture de faux oui, de faux non, ni trop chaud, ni trop froid, juste liquide, liquide et la source vive.

( Merci Tomage(tm), mon Héros, pour les piX )

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 22:49

" Lorsqu'après avoir lu une page d'Idées Noires de Franquin on ferme les yeux, l'obscurité qui suit est encore de Franquin. "
- Trygui -

" Avec le sexe, c'est toujours les genoux qui cédent en premier.
"
- L'auteure, qui aime ré-auto-citer ses aphorismes de bars -



Tant pis pour mes Idées Noires, pour le presque Te Deum,
Lorsqu'au souvenir de la voix de Mathias mes yeux se ferment, les frissons sont encore de lui.
Je stendhalise, mes genoux cédent, d'outre-tombe, au flambeau,  je veux a minima
le ' De profundis '.



Mathias. Mathias. Je n'arrive pas à t'écrire, Mathias. Je t'ai en bouche, je ne m'en lasse pas, et dans les portes à sons. Tu passes pas par la fenêtre, Mathias. Ta musique, ta voix, tes lettres (brocées), et ton prénom (prédestiné) : oh ! nom de dieu, le "don de dieu" que tu as.


Mais sans doute, c'est la cristallisation, comme dit Stendhal. J'arrive plus à te parler et je peux pas t'écrire, Mathias. Pourtant j'aurais beaucoup à t'en dire. Et les lettres, c'est mon truc à moi. Les non-envoyées et les autres.

Je te parlerais d'Orphée, Mathias. De ce rêve que j'en avais fait ou moi l'aède, je me sentais Eurydice. Qu'à te voir aussi, je m'en suis toute retournée. Mon inspiration, avec les tiennes. De ta musique, qui adoucit l'humeur, me fend le sein gauche comme pierre. Mais je veux pas, non, je veux pas. Pas d'lyre. Pas m'trouer de mythes.

Je te parlerais, si j'arrivais à nouveau à triquer de la langue, du clavier, des orgasmes que j'ai. Des bons, qui me font rire. Des très, qui me décollent des vertiges. Des exceptionnels, qui me font pleurer. Sans paralogisme, dimanche, Mathias, tu m'as fait pleurer.

Je te parlerais de Drake, Mathias, de Donovan, des Beatles, de Tim Buckley et de Bob Dylan, de l'Amazing de Jeff Beck et de Grace de Jeff Buckley. Mais je peux pas, non, je peux pas. Pas de folk. Pas m'trouer de mythes.

Je te parlerais du destin et du sort, Mathias, et de la Providence. De mon folklore musical. De mes tragédies. Du fatum de tes épaules fluettes, de ta silhouette adolescente, de ta pubère maturité. Je t'en parlerais, et peut-être t'aurais la patience de m'écouter, et je te dirais Elian, Mathias. Et Kurt et Jeff.

Oui, Mathias. Je te parlerais d'Elian, que j'aimais si-bien de 5 à longtemps après - pasque j'ai la cristallisation qui dure, la fixation forcenée. De ses couleurs fragiles, de voyou-voyelle, de ses yeux verts que j'aimais si-bien, des bleus de son père sur ses bras que j'aimais si-bien autant aussi et de sa manière, si autant, si aussi, si si-bien, de me décrocher des lunes de balles sur l'toit du commico comme de si-rien. De sa si-belle bienveillance à mon endroit, à qui il réservait la privauté de son revers, quand, si-bien même, il réservait ses baisers à ma grande cousine qui, elle, avait de la poitrine quand, moi, pas encore mes règles, et trop de saints. Je te dirais aussi que ça se passait dans l'inqualifiable contrée ardennaise, qu'à moi l'en faut guère plus pour y voir des Rimbaud(s).
Je te parlerais de ses cheveux, Mathias, ses cheveux un-peu-longs-un-peu-sales, de sa révolte vaine, du déjà las de vivre. Et je te dirais qu'un soir de picole, il a fait l'équilibriste sur la rembe du pont entre cette piètre colline qu'ils appellent 'Mont Olympe' et la 'Maison d'Arthur', rien à foutre si je tombe, et qu'il est tombé. Qu'il est tombé 4 semaines jour pour jour après que son si-cher Cobain se soit payé le nirvana. Que 4 mois de deuil plus tard, j'ai commencé ma crise d'adolescence musicale. Que j'ai enfin commencé à écouter de la musique plutôt qu'à l'entendre. Et que j'écoutais Kurt, en boucle, en chialant les 2 morts.
Je te parlerais, Mathias, si tu voulais encore m'entendre, d'un autre Elian dont je suis tombée amoureuse, d'un autre Kurt, de cette fois ou encore, et fièrement, j'ai gravé sur un banc 
L     +     C    =      ' Nirvana '
- je te dirais aussi que j'avais 14 ans. Que ce fut ce janvier de mes 14 ans que j'ai découvert Jeff Buckley. Et je te dirais, qu'il se noya 4 mois plus tard dans le Loup de la River. Je te dirais la Meuse qui refit surface. Qu'à nouveau, j'écoutais en boucle, qu'à nouveau, je chialais 2 morts.

Je te parlerais, je concluerais, Mathias, une commisse en haut, une commissure en bas, des boucles qui se bouclent. Et je te dirais le destin et le sort et la providence et l'inspiration et  la balle qui coula le sang de sa bouche, et leur bouche ou tout un fleuve s'écoule, des mirabeaux ou l'on se hisse, des ponts où l'on demeure, des larmes que tu m'as tiré par nostalgie, par guitare, par plaisir, par beauté, par Orphée.
Des mythes, dont je ne veux pas me trouer.


Mathias, Mathias, je suis désolée de t'avoir si mal écrit, Mathias.
De m'être étendue près de toi, Mathias, pour décristalliser,
et sur toi en peine, et sur moi si-bien trop,
quand je devrais si-bien me contenter, nom de dieu, du "don de dieu" que tu as.


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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 03:29

Une rechute après rehab, et revoilà Pathos.
D'avance pardon, pour le De Profundis.
Haïde a toujours ses passe-droits. 


Subutex. Su-but-ex.
Comme j'ai de la compassion, accros à l'héroïne.

Pour ceux qu'elle s'amuse à refroidir. Qu'elle réchauffe.
Ceux qu'elle fait attendre. Ceux qu'elle fait courir.
Ceux qu'elle fait payer. Ceux qu'elle fait crever.  
Ceux qu'elle eut à l'usure.
Ceux qui en veulent. Qui en veulent encore.
Et encore.
Ceux qui, pour elle, prenaient tous les risques. Lui ont dédiés des vers. Des verres.
Ceux qui, des années, la préféraient aux autres. Qui, chastement, se contentaient d'elle.
Ceux qui sacrifiaient tout, à tous ses caprices. A ses cocagnes.
Ceux qui écoutaient - patiemment - son égoïsme. Sa musique perverse et ses plaintes,
du milieu de la nuit.
Ceux qui s'en percent les yeux. Se l'enfonce dans le bras. S'en supposeraient le cul.
Ceux qui décrochent pas. Lui disent je t'aime, dès la première prise.
Ceux qui l'aiment pure. Qui la préfèrent acide. A l'alcool. A l'éther.
Ceux qui espèrent le fix. Chassent le dragon. Flashent. Plongent. Shoot et flush.
Ceux qui tapent du smack. Ceux qui flutent la brune.

Celui qui fit pleuvoir 2000 E. (en petites coupures) pour l'avoir, la renifler, se la faire. Même coupée.
Celui qui, d'impatience, l'a forcé dans une ruelle.
Celui qui pleurait à chaque fois.
Celui qui s'y est perdu.
...

A qui ne pardonne pas. A qui lui pardonne tout.
Aux ex de l'héroïne. Aux oubliés, aux repentis.
A toi qui subutex.
Comme, ce soir, je compatis.

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 19:17
Message d'outre-tombe de 'Mzelle Haïde'.



Consternant.
Et ça l'amuse...
Elle peut faire la fière, elle chouine plus que Moi -sa 'meilleure amie' ? nan mais cette fille est folle - qui doit trimer pour payer ses consos.
Et Moi ?
Moi, je suis une putain de Sainte.
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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 12:40

Elle communique avec moi. Bonne idée, s'est-elle dit.
Le répondeur clignote encore.
[ Vous avez 5 nouveaux messages ]
#1
4 minutes de ballade folk espagnole - Guitare/Flute et Chants.

#2 (voix étrange et trainante. Racoleuse et fanfaronne)
Bonjour Future Toi. Future Moi. Alors ce qui s'est passé ce soir : t'étais triste petite idiote. Concrètement, t'as rencontré les Latinos en allant à la teuf de St-Eustache. T'avais le cul en mini alors tu t'étais déjà fait levé tout le chemin mais avec eux en plus c'est toujours banco. T'en as pris pour ton compte pour ta Vanitas. Wilson a encore essayé de. Waïki t'as offert une trace et mis la main au paquet. Et Luis t'as fait le plan grands cils des Salvadoriens. Là, tu dois retrouver François devant l'église... C'est ta 3éme pinte d'Hollandaise ET une téquila /


Thx à
Yoann, le pote de Jérem

#3 (même jeu, en plus condescendante)
Pfff Bon alors laisse-moi te dire que François est relou. Il te fait à toi le coup de la provoc' et ca te saoule grave son avis sur la Turquie et le foot. En même temps, tu l'as bien mérité avec tes gniahgniah (sic). Il dit que t'es une lâcheuse. La vérité c'est que c'est sans doute encore trop loin de la réalité puisque tu lâches tout pour une lubie ou un Thomas, pour Roma(i)n surtout et tu répands ta mauvaise humeur parce qu'il te manque et que t'es triste soit disant, pauv'conne, sauf que tu préfères le manque à l'ennui, que tu le cultives le manque, que Rousseau ! Tu te rappelles Rousseau ? Vivre et désirer et le désir c'est l'attente, c'est le vouloir-saisir qui disait l'autre ! Désire ! Désire ! Oh pis tu m'emmerdes /

#4 (toujours cette voix étrange. "gniahgniah" traduction : jérémiades)
Tu t'es enfuie avec Igor et l'heure est passée trop vite. Et ça t'as mis ensuite dans une humeur crasse. Une humeur crasse. Ensuite t'es allée zoner aux Arts et t'as rétrouvé l'autre jumeau Salvadorien. Paso doble avec Luis et Roberto. Donc t'as dit non. Enfin plus ou moins. T'as réussi par on ne sait quel miracle à retrouver l'arrêt de bus de merde où des mecs ont mis beaucoup trop d'after-shave mais t'as quand même très très faim. T'aimerais bien manger des oeufs. Il y a une affreuse odeur d'after-shave. TU T'EN SOUVIENDRAS DE CA DEMAIN ESPECE DE CONNASSE ?! /

#5 (même jeu, feulements parfois inaudibles)
Ce que je voulais te dire surtout c'est que ... mmhhh ... t'as mis ta capuche et ... tu sais pas ou il est ... tu voudrais le voir demain ... tradition tu comprends ? AH T'AS MIS UNE CLAQUE à ce m... sale con ...
et la fille s'est mis à chialer et ... voulaient jouer les hérOS ? NAN mais JE ME débrouille toute seule ! ... Ah ... Mhh /

Je suis perplexe. C'est à la fois effrayant et affligeant.
Vif et vague souvenir de rixe dans le Noctambus (beaucoup plus dangereux que le Stop-Bourrée à mon humble avis, il y règne la même absence de règles que dans la rue comme m'a dit Kacahouet ce matin). Les souvenirs d'une Autre.
Mzelle
Haïde a joué à Charriage avec un wèche poète
-Eh
Miss, j'te connais... Dans le dico, en dessous du mot 'canon' -
Elle l'a castré à coup de langue, puis à coup de claques et elle crachait encore très fort par la fenêtre quand il est descendu avec son crew.
Une fille lui a dit en pleurant que c'était une victime et
Haïde s'est retenue de pas lui en mettre une à elle aussi.

Je l'envie,
elle ne rougit de rien, ne trouve pas de mite alimentaire dans ses figues sèches -ou elle n'en aurait rien à fichtre- et ne se fait jamais réveiller par 'Magalie du service recouvrement'.

Je file,
elle a soif.
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On Est Où, Déjà ?

  • : Mémoires (mortes)
  • : - Ressusciter un monde étrange -
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