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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 15:54
11h32.
Je décalque sur mon écharpe à l'appart Bonsergent.
Je vais me remettre de ma veille épreuvante par-dessus le Parisien (qui titre sur la flamme olympique) au café du canal avant de rentrer m'embourgeoiser rive-gauche.
En passant, faut que je paie au patron un abonnement à un autre canard rapidement.
5 petits noirs à la terrasse et il connaît déjà mon prénom.
Et pourtant, la soirée d'hier a commencé à bien commencer au moment ou un gars m'a dit que j'avais SALE RéPUTATION.
D'être trop

franche,
alcoolique,
kamikaze
et barrée.
J'ai une envie pressante d'imprimer ça sur un tee-shirt.
Je rajouterais
CONNE
pour la touche perso.

La bouteille de flotte que je retrouve dans mon sac est vierge. Hier,
au théâtre de Chaillot, j'ai perdu la tête pour la Redbull et surtout la VODKA .

Gatecrash facile avec le Blond dans mon équipe. Portable à l'oreille, il assure mes arrières devant son écran pendant que j'essaie de jouer finement.
Je donne le nom d'une journaliste d'Expansion. Passe pas. Le 2ème essai marque.
A ce sport, c'était évidemment pas une nana qui allait me faire gagner.
 
Réput' de merde, 1er round.
Un certain Jean-Louis me tire l'oreille. Parait que je lui suis rentrée dedans aux Bains. A coup de claque.
Cette conne de Miss Hide a encore fait des siennes, je m'en souviens pas. Elle fait yech, je passe mon temps à m'excuser pour ses conneries.
Faudrait que je pense un de ces quatre à me faire un jeu de carte de visite recto verso. Face : Je suis désolée. Pile : J't'emmerde !
En même temps, fallait pas t'amuser à me la jouer contact...

Lap danceuses ; Laser Lights ; Dj Apple option Playlist lisse ; toute la pubarde mafia Séfarade est là et double-deal avec les Polonais qui fournissaient la vodka : c'est plein de putes venues du froid.
La vérité, la Raide Boule Party est racoleuse et ne fait pas semblant.
Elles sont bien entrainées, les entraineuses mais j'ai un peu de peine pour ces pauvres pom-pom girls malgré tout. Obligées de faire des heures sup' en mini-maillot un jour de neige par -1 dans le stade ...

Réput' de merde, 2ème round.
Je m'ennuie et je vais expliquer ce que je pense de leur équipe de comm' à un champion du monde.
Il se tourne vers son partenaire : « Putain ! Tu vois, on aurait jamais du inviter Greg le millionnaire ! ».
Je ris intérieurement.

Tout le monde s'en fout mais division people, y'avait quand même plus intéressant. Une bonne partie de la team de l'écurie Jaguar ainsi que des post-ados sexys genre Boris, le skater pro qui me donnera un peu plus tard un avant-goût de leçon privée.

Devant les wécés, je rencontre enfin quelqu'un de normal. Pire d'intéressant.
On parle surtout boulot, primo parce que j'en veux à leur comm'- il est d'accord avec moi - et surtout ce soir, je décramponne pas de mon background :
je me suis fightée le matin avec mon ancien coach qui veut me lâcher que  2 mois d'indemnités de licenciement.
Quand je pense à ce qu'arrive à négocier certains pour leur transfert...
Après 15 minutes de joute verbale, il me smashe qu'il est D.A à Playboy Mag. J'étais déjà chaude, je me mets à triquer sévère.
Son pote de la créa' est un beau quadra.
Leur pool, c'est pas nawak aux frenchy du Mansion.
Comme je suck pas en face, je me retiens de toutes mes forces de lui dire que faire la centrale de son mag est mon ambition dans la vie et je cours aux vestiaires avant de me répandre.

Très peu de souvenirs de la dernière mi-temps à part que j'ai encore du bosser ma
Réput' de merde.
Les videurs me vident mano à manu :
« Jeune fille, sois sympa ; il est 4h et demi du mat' et tu viens d'envoyer chier le patron ! ».
Une fois n'est pas coutume, ces costauds-là sont conviviaux.
J'attends je-ne-sais-plus-pourquoi Khaled Nova avec eux en mode loose,
je marque des points en leur parlant technique de boxe
et on se tape des barres de rires dans le hall.

Je ne me demande plus pourquoi mes amis signent toujours leurs mèls
"Prends soin de toi".
Je sais faire pas mal de choses par et pour moi-même,
mais ça...                                   
J'arrive pas à lutter.
Qu'on se le dise, en l'absence de mon Tomtom pour me recadrer, j'ai besoin qu'on prenne soin de moi A MA PLACE.

Dans l'attente, ce match m'a épuisé, je vais cultiver un peu mon physique avec du thé à l'évian (pour me ressourcer) et un masque (pour me cacher)
à l'essence de fenouil.
Encore un (ongle) de foutu !


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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 15:44



Si je m'aventurais (à nouveau) à mythifier, j'augurerais probablement cette marche pour mises en bière sur fond de Requiem.
Par une conne à un con avec l'aide d'un « connard ».
Quand je baise pas, je sublime. Ca me dépasse.
Connerie de moment propice.
Les nanas, vous les collez dans un palais, elles se mettent à rêvassez aux contes de fées en moins de deux.
Immanquablement,
après le l'oubliable gatecrash au grand-Palais-c'est-pas-LE-Palace,
j'ai retrouvé au Marais mon marasme intérieur d'ennui et cette démence d'orgueil qui me fait haleter après la chimère
-comme me souffle Gustave.

La nostalgie de la nostalgie, quoi. Tu la connais, camarade.
D'ailleurs, on a tous rendez-vous Rue Quincampoix pour la célébrer le lendemain.
Moderne, ça veut bien dire qu'on est plus contemporain ?


J'y vais à l'ancienne, en arrosant mon estomac qui porte cette petite graine de querelle.

La pompe a fait du beau boulot. Et le mausolée désemplit pas de veuves joyeuses -et noires- venues jeter une poignée de terre.
Les cendres sont chaudes, ça plait toujours aux animaux de sang froid.
Et ça varie un peu la Faune.

Fameux les morts dans leur cercueil de verre. Et puis, y'a aussi des fantômes.

Paye ton enterrement de feuilles mortes.

C'est pas pour cracher sur les tombes ou dans la soupe, m'enfin, tout ce qui est ici est en effet tombé.
Aux restes, quand ce n'est pas drôle, c'est toujours beau une chute.
Question de point de vue.
Comme a dit un brillant Charlot : le Tragique, c'est du Comique vu de près.

Comme je me sens qui balance vers le TransGenre, je contiens cette foutue tentation de ralentir pour mater le bord de l'autoroute et je bascule fissa vers le Wild Side.

Je prends quand même le temps de présenter mes respects et condoléances à Yves Adrien qui - c'est pas NöVö - n'oublie jamais sa chapska, une date ou mon prénom.

Accessoirement, j'étais un peu venue aussi pour chercher Le garçon plutôt que la Factory dont on ressort Superstar.


Modernlove
thx à testeurfou
Src : Le BB. (Merci LORD pour l'illustration)


Bon, 'il' est pas chez Régine non plus. J'enjambe dare-dare l'apéritif-hommage pour l'Happy Hour.
Avant le prochain BainS de foule, je me prépare un drame pour cuitard au Rosso. Loïc à la main sur la stéréo et l'autre sur le comptoir.
On siffle quelques airs mais surtout des cocktails.
Assez du moins pour que je galère à retrouver la voie des Bains Douches
- et des latrines ; je baptise dorée facile 3 halls en chemin -
où je dois plus avoir
nightclubbé depuis mes 14 ans.

Fallait que je ne sois plus très saine (d'esprit) pour passer aux ablutions.

A la cave, je me risque au corps de garde de l'espace VIPère.
Je croise un cancer et un parasite mais ça ne m'empêche pas de m'inoculer.
A croire feu mon grand
Non-Amour, mine de rien, je suis fatale.
Je m'infiltre par une plaie ouverte et je vais un peu me lover au
Crevard.
Il risque rien, il est à jour dans ses vaccins.
A force de piquer les white flash d'Eudeline, je chope un peu la fièvre et je me sens bien
KreuvardE.

Le CLASH à suivre me sera relaté le lendemain alors que j'avais renoncé à découvrir d'où venaient les meurtrissures dont ma demi-dépouille est affectée.
Le profanateur serait le cerbère enragé de l'entrée.
Traité sa bouffissure de CONNARD.
Pour m'apprendre à être infecte, il m'administre un remède spécial.

C'est pas pire (et ça vaux mieux) qu'une rechute pour mon ange déchu qui laisse son Tainted Love toujours so BrOKeN...


Dans les hauteurs, on n'en finit jamais de mourir d'ennui.
Paca est mort, vive Pacadis en enfer !
Peut-être que si je vais y croupir chaudement pour outrage et orgueil, je me ravirais à la relâche une causette post-mortem.

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 13:23
**Archive du BB - 15/02/08 - Palais2Tok**


Flash Back ce matin
de mon GatecrasH au palais de toc.
Déjà, j'arrive facile à rentrer toute seule comme une grande.
Bon, rien d'extraordinaire. - Ensuite, je m'infiltre tout aussi facilement au 2ème, l'espace VIPute. - Je sympathise très vite avec le barman qui décide de me servir toujours les verres par trois en me laissant griller chaque fois la queue.
Et pas des verres de pédès steuplé ( là encore, rien d'étonnant, c'est le big O.B géant maintenant avec le nouveau proprio).
Donc, des verres, des vrais qui saoûlent. - Plus loin, je me fais un autre pote : le mec de la régie qui me permet d'avoir accès au coulisses
et qui fait rentrer Michel
(qui, soit dit en passant, a bossé 2 ans là bas et -preuve qu'il a perdu sa gniaque- est désormais incapable de s'infiltrer dans une porte grande ouverte)
par l'ascenseur de service (à ce moment là, ils ne laissaient plus entrer personne au 2ème). - J'arrive à faire un gros FUCK
au psychomec de la Sécu (qui a viré tout le monde de la terrasse, ne laisse plus remonter ceux qui sont partis aux wécés et fait sa ronde comme un putain de kapo)
en allumant une clope qui fera étincelle :
TOUTE LA SALLE SOUFFLE ET SE MET A FUMER.
Moi, je commence à me marrer doucement. - Dès ce moment, je décide de faire comme à la maison et j'utilise les locaux-wécés-frigos etc du personnel,
pask'y faut pas déconner ! -Tiens, tiens...
Deux mecs avec des caméras et un preneur de son viennent m'interviewer
(demandes pas, j'ignore totalement pour quoi).
Sans me démonter, je prends un marqueur et je commence à tagger en gros le mur du fond face aux escaliers
(aucun souvenir du contenu de mon autographe)
mais je signe de mon NOM.
Un mec vient me voir un peu vénère en me disant qu'ils vont devoir repeindre tout le mur, il veut mon NOM
et porter plainte...
Je souligne mon préNOM sur le mur,
prétexte les caméras
et lui dit en haussant les épaules
"C'est de l'art, crétin ! Je suis une artiste TOTALE !"
et je retourne tranquillement au bar me reprendre deux verres, que je bois sec. - Bon, c'aura au moins eu le mérite de me faire sourire ce matin.
En revanche, j'ai oublié là-bas la rose de l'autre histoire que je ne t'ai pas racontée.
Elle est plus courte.
Un type m'a juste arrêté dans la rue,
m'a dit "2 minutes",
a filé chez le fleuriste,
est revenu avec une rose (blanche) et me l'a tendue.
J'ai demandé pourquoi et il m'a regardé avec un regard à la fois surpris et perplexe :
"Parce que".
Et il est parti.
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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 19:18
Venus Anadyomène, je sors du tombeau et de la cuisse de Jupiter. Pas de quoi faire la fière mais dur de rester humble sur le brillant chaos de cette dernière semaine.


Avant de réincomber la houle fœtale du ventre de ma baignoire pour une renaissance méritée, j'avais :
pas vu une douche depuis 3 jours ;
pas passé une nuit chez wam depuis la veille de la
Catin-Pan! ;
en permanence depuis 7 jours minimum 4 grammes dans le sang.

Maintenant que j'ai enfin purgé de mes veines mes venins préférés, je tâtonne à reculons à la recherche des poisons auxquels je me suis encore damnée.
Qu'ai-je encore pu téter ?
Où me suis-je dissolue ?
Où cette semaine a-t-elle pu trépasser ?


J'ai commencé dimanche par une éjaculation à ma Pan!daison.
Distribution de Lovetrips d'un quidam pour l'occasion. Au collège déjà, je n'étais pas trop chimie ; je tutoie que CéCil, attraction pour l'excitant. Résultat : première K.O ! -je me pose toujours là pour la contradiction.
Au petit jeu des lits musicaux, je me fais virer au petit matin par un des locaux. Je cherche vainement mes aviators anti-cramage et je me prends en plein dans l'oeil un ray de lumière et Mezzathilde sans masque, livre à la main, penchée sur des pâtes tricolores.


On est lundi.

Un peu vannée, je larve tout le jour et surprise par la nuit, je vais crécher chez un vieux pote : soirée playlist, fumette, bibine et dévédé. Je m'endors en lévitant sans manquer d'embrasser rêveusement, Kashmir dans les oreilles, mon rRrhom -ambré.


On est Mardi.

Mardi ? C'est CENSURE assurée ! Sauf que plan-cul pépère. Trop. On baise à la papa. Je m'ambiance au Ricard (c'est tout ce qu'il a) en regrettant de m'être pas contentée moi-même. Une bonne branlette-et-au-lit, comme me confirme Clem.
Clem dont c'est un peu la faute si je n'ai pas assuré. Surtout ses lèvres, auxquelles je me suis cognée dimanche.
Ses lèvres.
Sa faute.


On est mercredi.

Quelqu'un a fait du grabuge en gatecrashant le Prix Lilas. Verger s'est fait fermer la porte au nez. Et moi éjectée, mais pas très envie d'insister. A dire vrai, c'était surtout en bas de chez moi...
Je file à l'Espace Créateur pour une fin de vernis. Y'a Blond, Chictype et une nénette à lui. Ainsi que des verres et un cubi. Et c'est parti pour la dérive Bocadon au mauvais vin.
On va se fritter un peu à la Féline. Steph passe jamais à Paname sans s'excuser chez Pat et finir par se prendre son poing dans la gueule... Il est comme ça Steph : Y Chasse, y péche, nature et traditions.


On est jeudi.

J'ai des nouvelles de Clem mais je suis à la bourre à notre rencard-vernis. On se retrouve au Cleub pour la soirée Strict-Conf à la bougie.
Chié ! J'ai aussi raté le Crevard. Mais pas Philippe Jaeneda. A la lecture de son texte, j'écoute béatement, sa voix de roc canaille s'éboule dans mes oreilles. Ca me roule-rock amoureusement.
J'en oublie même un peu mon objectif. J'ai déjà bien bu, je risque de voir sauter mon permis. Le jeune homme ce soir m'éconduit. Je m'envoie encore deux verres et je fonce droit vers le mur de l'obsession. Des siècles qu'on ne m'avait pas dit non.
Je vais vite m'en vanter à l'apéro tardif improvisé chez Steph (a.k.a Blond) où Dom et Isa se sont aussi crashés.

Imbibés de saké et de calva, on file retrouver le tout P.A.R.I.S en faction à la Tokyo Fake-shion. C'est à deux pas. On se gèle au bar tout en glace et j'allume tout ce qui bouge.
Après le ravitaillement, je me souviens que je ris beaucoup à discuter avec Tristan de mouvements littéraires, assis sur des packs de Kro, au squat Bonsergent.


On est vendredi.

Je retrouve Chictype pour un impromptu au pavé d'Orsay. Sauf qu'en passant devant le musée, on repère une soirée privée. On se tape l'incruste My-Own-Private-Orsay. On est 20 à se partager les Scandaleuses de Courbet, Van Gogh, Degas et autres Manet. Après 3 coupes d'excellent Champ', on s'invite aussi au dîner gastro à la galerie des glaces du premier étage. Le bar grillé nous délice et le Pouilly-Fuissé coule à flot.
On est à point pour se finir à la L.H où c'est aussi O-Bé ...


On est samedi.

Session glande sur canal Saint-Martin et tournée de vernis. A la Blank, l'Absolut est bonne mais on nous prend pour des vaches. On n'attend pas le train et la carte que j'ai prise finira dans les chiottes de Mycroft.
C'est déjà mieux : en arrivant je me prends comme une claque la gracieuse classe de Mathias Richard.

Submersion, je l'accapare total ; il sauve ma soirée du naufrage.
On l'attire au sirènes du Cleub pour se faire Alister. C'est Ali in the sphère. Raté.
Après un peu de maïeutique, on se distrait mutuellement avec des jeux d'esprit. On parle de jouer, de se jouer des autres, de qui est joueur et de qui joue un jeu. On s'y perd un peu mais on était déjà tous les deux gagnants. Lui de mon estime, moi lauréate d'un peu d'émotion. Ca n'a pas de prix.
Quand il file, on tarde pas et on va saluer Dj Loïc qui met des pizzas sur la platine et sur la table ma maîtresse inconditionnée : Zub', la Reine Bison Polonaise...


On est dimanche, je me réveille plus morte que vive toujours sans ma petitbateau dans le lit d'un breton.


De la Génèse à l'Apocalypse en sept jours, je me prends pas pour dieu mais il était grand temps de rentrer se reposer au caveau.


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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 19:11



Je suis pas entrée dans la profession, j'avais 3 ans. Mon premier chaland, c'était mon père. « Choisis plutôt papa que ta putain de mère et je te promets, ma fille de joie, que je serais pas chiche sur les bakchichs ». 1er commandement paternel : tu monnaieras ta compagnie. 1ère leçon gratuite, c'est maman que j'ai adoptée ; je suis peut-être une fille de pute, mais je me laisse pas acheter.


J'ellipse un peu mes jeunes années. Je m'y occupe à apprendre à séduire en même temps qu'à marcher. Comme je veux plaire avec facilité, je passe le temps à attendre de voir mes seins pousser. A 13 ans, ils commencent enfin à pointer leur dard. Les piqûres sont bénignes, mais je peux ouvrir boutique : l'enseigne est accrochée.
Faut être un peu précoce dans le métier.
14 ans. Je suis entretenue et initiée par des mondaines de 4 ans mes aînées. Jouer les belles-de-nuit ; repérer le client ; tirer profit du plastron concupiscent. Et tout ça sans coucher...
Du reste, estimée - inestimable - mésestimée, je ne veux pas vendre ma virginité. A 15 ans, pour la beauté du jeune homme et du geste, j'en fais cadeau à un passant. Y'a des choses qui ne se font pas payer.
A 16 ans, la courtisane est un peu trop courtisée. J'en ai déjà ma claque de voir mendier des pédérastes qui s'offre de me régaler. Je reçois même d'une de mes professeurs des billets énamourés. Quand enfin mon perruquier me propose un coup de ciseau contre un coup de queue, je raque et je lui crache un pourboire. Je craque.
Dès lors que la vie à tout prix me traite en putain, je décide d'en faire un bordel.
C'est ici que j'en viens à me castrer pour m'échapper du sérail. Je rase mes cheveux et ma féminité, je sabote le fond de commerce. Le temps qu'ils repoussent sera suffisant pour bien assimiler de le leur faire payer.

L'arnaque, c'est que je ne me vends qu'à crédit. C'est galamment que je feins la femme publique, je suis à tout le monde et à personne. Je suis à chacun mais pas à n'importe qui.
C'est la ruine si tu essaies me posséder. Quand bien même je n'ai que des moyens de fortune, je racole, majore mes avantages, je fais payer d'avance et à la fin je te baise.

N'imagines pas m'étendre, quand je m'allonge, c'est gratuit.


Encore un soir où je me sens lubrique à me frotter contre des barreaux de chaises. Je parcours la nuit, j'asphalte, j'use le trottoir, je fais les cent pas ou le pied de grue à un comptoir. Tu me fais monter, chéri ? - tu me plais et j'ai envie de prendre cher, prends ma chair, c'est gratuit.
Pas de taxi, je lève le pouce, c'est gratuit.
Viens tâter de ma petite vertu, il paraît que je suis virtuose et grandes en sont les vertus. Je fais de la médecine douce, et mes soins sont gratuits.
Pas de rideau à mes vitrines et j'ai un beau vis-à-vis. Bienvenu dans mon théâtre, les voisins matent gratos, le peep-show, c'est gratuit.
Pour les amis, je fais des soldes privées et je me diversifie. Je me pends à leur bras, ça attire les frifris. Quand je repère un objet du désir assez digne de mépris, je la drague un peu et je leur présente un lit. Les bons jours, je fais aussi la maquerelle. Je sais. C'est vraiment gratuit.

Et pour le reste ? J'encaisse.
En liquide, je préfère. Il faut bien que le bas blesse.
Pute anonyme, alcoolique notoire. Tant qu'on m'arrose, y'a rien qui m'accable. A me prostituer pour de la drogue, je serais pas la première. Pour un verre, je fais le tapin, la catin pour un joint et pour de la poudre, la traînée.
Mais comme je ne suis pas vénale et que je suis vraiment une pute - ou plutôt pas - quand le con sot maté va visiter les wécés, je m'éclipse avec un va-nu-pieds aux poings d'artistes dans ses poches crevées.


Voila. Le cœur famélique et le ventre affamé, je suis même pas une
putain.

D'ailleurs, je ne me fais pas payer.


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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 18:20
Pas d'eucharistie, c'est l'euthanasie.
Ceci est mon testament. Ceci est ma mémoire morte.

A 25 ans, je commence mes Mémoires avant
de m'oublier,
de tout oublier,
de tomber dans l'oubli.
Je m'en ôte le poids de l'esprit.

Ceci est ma confession de foi, tandis que j'agonise.
Une autre semaine de veille et de griserie éveillée, je me meurs.
Ma messe est dite et la grâce déguisée en faucheuse m'a touchée (un type m'a tapé sur l'épaule hier en me donnant du « comment va, ma Grosse ?! » - j'ai adoré).
Comme tous les mourants, avant de m'étendre sur mon lit pour y ci-gésir, j'ai trouvé la foi.
Avant qu'à Morphée je m'abandonne, écrire, écrire, vite écrire mon Testament d'Orphée ; je suis condamnée à la vie pour un crime - d'innocence ? - que j'ai sans doute commis.
Ecrire, écrire, vite écrire avant de ressusciter à ma vie de morte-vivante ou règnent les idolâtres, où l'on chasse ses idoles du crépuscule à l'aube, où tous cherchent en vain à se diviniser...

J'ai perdu la tentation de l'immortalité.
Vivre éternellement, c'est bon pour les clandés.
Je veux être enfant de mon siècle et remercier le ciel pour ma mortalité.

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 16:08
" Écrire l'histoire de son pays et de son temps, c'est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu'on a vu, manié, ou su d'original sans reproche, qui s'est passé sur le théâtre du monde, les diverses machines, souvent les riens apparents, qui ont mû les ressorts des événements qui ont eu le plus de suite et qui en ont enfanté d'autres.

[...]

C'est ce récit qui s'appelle l'histoire, et l'histoire comprend tous les événements qui se sont passes dans tous les siècles et dans tous les lieux. Mais si elle s'en tenait a l'exposition nue et sèche de ces événements, elle deviendrait un fait inutile et accablant : inutile, parce que peu importerait à l'instruction d'avoir la mémoire chargée de faits inanimés, et qui n'apprennent que des faits secs et pesants à l'esprit, à qui nul enchaînement ne les range et ne les rappelle; accablant, par un fatras sans ordre et sans lumière qui puisse conduire à plus qu'à plier sous la pesanteur d'un amas de faits détachés et sans liaison l'un a l'autre, dont on ne peut faire aucun usage utile ni raisonnable.

Ainsi pour être utile, il faut que le récit des faits découvre leurs origines, leurs causes, leurs suites et leurs liaisons des uns aux autres, ce qui ne se peut faire que par l'exposition des actions des personnages qui ont eu part à ces choses; et comme sans cela les faits demeureraient un chaos tel qu'il a été dit, autant en serait-il des actions de ces personnages si on s'en tenait à la simple exposition de leurs actions, par conséquent de toute l'histoire, si on ne faisait connaître quels ont été ces personnages, ce qui les a engagés à la part qu'ils ont eue aux faits qu'on raconte, et le rapport d'union ou d'opposition qu'il y a eu entre eux. Plus donc on a de lumière la-dessus, et plus les faits deviennent intelligibles, plus l'histoire devient curieuse et intéressante, plus on instruit par les exemples des mœurs et des causes des événements. C'est ce qui rend nécessaire de découvrir les intérêts, les vices, les vertus, les passions, les haines, les amitiés, et tous les autres ressorts tant principaux que incidents des intrigues, des cabales et des actions publiques et particulières qui ont part aux événements qu'on écrit, et toutes les divisions, les branches, les cascades qui deviennent les sources et les causes d'autres intrigues et qui forment d'autres événements."

//Avant-propos des Mémoires, Saint-Simon.//


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On Est Où, Déjà ?

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