Je décalque sur mon écharpe à l'appart Bonsergent.
Je vais me remettre de ma veille épreuvante par-dessus le Parisien (qui titre sur la flamme olympique) au café du canal avant de rentrer m'embourgeoiser rive-gauche.
En passant, faut que je paie au patron un abonnement à un autre canard rapidement.
5 petits noirs à la terrasse et il connaît déjà mon prénom.
Et pourtant, la soirée d'hier a commencé à bien commencer au moment ou un gars m'a dit que j'avais SALE RéPUTATION.
D'être trop
franche,
alcoolique,
kamikaze
et barrée.
J'ai une envie pressante d'imprimer ça sur un tee-shirt.
Je rajouterais
CONNE
pour la touche perso.
La bouteille de flotte que je retrouve dans mon sac est vierge. Hier, au théâtre de Chaillot, j'ai perdu la tête pour la Redbull et surtout la VODKA .
Gatecrash facile avec le Blond dans mon équipe. Portable à l'oreille, il assure mes arrières devant son écran pendant que j'essaie de jouer finement.
Je donne le nom d'une journaliste d'Expansion. Passe pas. Le 2ème essai marque.
A ce sport, c'était évidemment pas une nana qui allait me faire gagner.
Réput' de merde, 1er round.
Un certain Jean-Louis me tire l'oreille. Parait que je lui suis rentrée dedans aux Bains. A coup de claque.
Cette conne de Miss Hide a encore fait des siennes, je m'en souviens pas. Elle fait yech, je passe mon temps à m'excuser pour ses conneries.
Faudrait que je pense un de ces quatre à me faire un jeu de carte de visite recto verso. Face : Je suis désolée. Pile : J't'emmerde !
En même temps, fallait pas t'amuser à me la jouer contact...
Lap danceuses ; Laser Lights ; Dj Apple option Playlist lisse ; toute la pubarde mafia Séfarade est là et double-deal avec les Polonais qui fournissaient la vodka : c'est plein de putes venues du froid.
La vérité, la Raide Boule Party est racoleuse et ne fait pas semblant.
Elles sont bien entrainées, les entraineuses mais j'ai un peu de peine pour ces pauvres pom-pom girls malgré tout. Obligées de faire des heures sup' en mini-maillot un jour de neige par -1 dans le stade ...
Réput' de merde, 2ème round.
Je m'ennuie et je vais expliquer ce que je pense de leur équipe de comm' à un champion du monde.
Il se tourne vers son partenaire : « Putain ! Tu vois, on aurait jamais du inviter Greg le millionnaire ! ».
Je ris intérieurement.
Tout le monde s'en fout mais division people, y'avait quand même plus intéressant. Une bonne partie de la team de l'écurie Jaguar ainsi que des post-ados sexys genre Boris, le skater pro qui me donnera un peu plus tard un avant-goût de leçon privée.
Devant les wécés, je rencontre enfin quelqu'un de normal. Pire d'intéressant.
On parle surtout boulot, primo parce que j'en veux à leur comm'- il est d'accord avec moi - et surtout ce soir, je décramponne pas de mon background :
je me suis fightée le matin avec mon ancien coach qui veut me lâcher que 2 mois d'indemnités de licenciement.
Quand je pense à ce qu'arrive à négocier certains pour leur transfert...
Après 15 minutes de joute verbale, il me smashe qu'il est D.A à Playboy Mag. J'étais déjà chaude, je me mets à triquer sévère.
Son pote de la créa' est un beau quadra.
Leur pool, c'est pas nawak aux frenchy du Mansion.
Comme je suck pas en face, je me retiens de toutes mes forces de lui dire que faire la centrale de son mag est mon ambition dans la vie et je cours aux vestiaires avant de me répandre.
Très peu de souvenirs de la dernière mi-temps à part que j'ai encore du bosser ma
Réput' de merde.
Les videurs me vident mano à manu :
« Jeune fille, sois sympa ; il est 4h et demi du mat' et tu viens d'envoyer chier le patron ! ».
Une fois n'est pas coutume, ces costauds-là sont conviviaux.
J'attends je-ne-sais-plus-pourquoi Khaled Nova avec eux en mode loose,
je marque des points en leur parlant technique de boxe
et on se tape des barres de rires dans le hall.
Je ne me demande plus pourquoi mes amis signent toujours leurs mèls
"Prends soin de toi".
Je sais faire pas mal de choses par et pour moi-même,
mais ça...
Dans l'attente, ce match m'a épuisé, je vais cultiver un peu mon physique avec du thé à l'évian (pour me ressourcer) et un masque (pour me cacher)
à l'essence de fenouil.
Encore un (ongle) de foutu !