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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 13:19

« Ah, vous voilà, monsieur le philosophe ! »
Denis, de
Lui à Moi.
« La liberté, c'est de n'arriver jamais à l'heure. »
Ubu, monarque pas poli.



Inutile de se leurrer, je passe à l'heure d'été.
Des envies de prendre du leste, de raccourcis et de velléités.
Me jouer du prestige, coudre à blanc fil un gros pompon grossier.
De noircir, exclusivement, que des pages de mots fléchés.


Des envies faciles de faciles paresses, de siestes, de saisir, là, l'ombre des lauriers, à en lâcher ma proie, à s'en émousser les sens, à en confondre même, l'ambition, de la médiocrité.

Comment ça, dirait-eLle - pour me faire parler (c'est pugnace, mais ça joue les innocentes, à l'inverse de moi) - alors comme ça, y'aurait donc médiocrité et médiocrités ? Médiocrité et médiocrités. Oui, je peux commencer par m'expliquer la-dessus, par la fin, comme il est d'usage d'aborder la philo.

Pasquattention, précision pas nécessairement superflue - tout le monde connait pas le truc - la philo, y'a rien de plus simple, dès lors qu'on sait qu'il suffit juste de commencer par la fin. Je démonstration par un Kantique des cantiques de bac philo :
L'esprit est-il un jouet pour le corps ?
Tiens, bonne question, qu'on peut retourner pour la forme ( genre la douleur n'est qu'une information ), puis qu'est-ce que l'esprit ? Qu'est ce que le corps ? Dualité ou monisme ? Tout ça sans manquer d'interroger un ramassis de vieillards ergotants - des "autorités" qui nous permettront de s'arroger en "autorité", en se torchant de leur barbe, si on ajoute une subtilité à un des ces quelconques vieux ressassements, des toges helléniques jusqu'au zinc des Deux-Magots. On envoie le point d'interrogation se rhabiller, on obtient la conclusion en question, par laquelle donc mieux vaut commencer avant de remonter saumoniquement le raisonnement.
Ce que je crois, c'est que les petites réflexions vicieuses ont jamais leur compte de va-et-vient, qu'on leur fasse gentlement la cour par étapes du début jusqu'à qui veut la fin, ou qu'on leur mette direct la main au cul en remontant vers leurs plus hauts desseins.
Si je les ai vicieuses ? Oui, assurément.
Alors, retarder le vif du sujet pour la Morte Mémoire - indice pour bigleux Watson, je viens de te le vendre tout cuit le sujet, t'as noté ? Ben non, évidement, on me donne du Sibylle, me cause jus de boudin, alors qu'on passe en touriste, tout en lorgnant vers une autre fenêtre, en alerte juste pour l'appel, sinon on se retrouve au café, quand tu causes, on y comprends goutte. Vraiment, des fois, je me demande ce que je peux bien trouver aux cancres et aux puceaux...
Le sujet tout cuit donc, avant atermoiement, ce sont ces Mémoires à vif qui atermoient mon sujet, bien partant pour lui régler, en solde, son compte. Toujours rien pigé ?

Médiocrité et médiocrités donc, merci pour le S salvateur, je reprends, en maître-es-Mé-Mo, tant pis pour qui somnole auprès du radiateur, mon bureau reste ouvert, s'ils ont des questions, juste qu'ils ne viennent pas se plaindre, s'il ont pigé dalle-que-zéro-pointé à mes petits magistres-maux.

Petite compo de vacances, pour couper un peu cette flemme qui m'alanguit ( depuis feux-Pan !, je sieste de pages en pages, de draps en draps, la coulante sonne imperturbablement 14h. à mon été ), une compo comme en philo, donc - longtemps, j'ai été de ces gamins inquiétants qui finissent leurs cahiers de vacances le 2 juillet, pas pour être débarrassés mais pasque ça me manquait l'école et ses T.B au feutre rouge, alors m'auto-évaluer et ce plaisir lubrique à retourner la page et voir qu'on a tout bon... Cétait clair, lumineux, les contrôles, c'étaient pas comme les gens. En gens, je touchais pas la moyenne, pis j'ai guère progressé ( j'élitise, maintenant, je vise que le haut de mon panier ), pasqu'on peut pas les retourner, les gens, pour savoir si on a bon, faut les foutre à poil, toussa, ça prend du temps, alors je leur préfère encore parfois les mots fléchès ( d'ailleurs, même quand on s'applique, on est jamais vraiment sur, un peu comme avec ces mots fléchés vicelards qui se prennent pour des gens et à la fin tu t'aperçois que la réponse est dans le prochain numéro ( qu'immanquablement, t'achètes pas, pasque mémé aime pas trop qu'on la pousse sur la temporisation )).
Sauf que bon, ensuite, on devient populaire, la philo, on l'apprend toute seule au café quand les copains, eux, sèchent pas, même si on s'en carre total à ce moment là, on cherche plus à comprendre et, de toute façon, on a toujours tout bon, et on s'aperçoit qu'on peut les retourner facilement les gens, même que ça a un nom, de la manipulation, ça s'appelle, et que c'est bien plus jouissif que les contrôles, le contrôle ; on vire paresseuse et vicelarde, et on a toujours tout bon - puisqu'on est populaire, et qu'on peut même faire exprès de se tromper, comme ça pour le plaisir ( genre en imposant vicieusement les pires fautes de goût, le menton rogueblard, pour voir fleurir son bahut d'imprimé léopard et de pattes deffes même pas volés à leur mère), juste pour railler ensuite toutes ces brebis qui suivent nos flèches en attendant que notre langue feutrée leur accorde un T.B d'assentiment.

Médiocrité et médiocrités. Mine de, on se rapproche, le sujet a toujours flirté plus ou moins habilement entre les deux. On soigne les secondes pour atteindre la première, bien que les cahiers de vacances, la misanthro-miopie, la paresse des vieux et des présents lauriers, la merlie se moquant des grives, la perversité polymorphe, et autres maladies infantiles, ont toujours leurs bénignes rechutes et leurs célères montées de fièvre.
 
Hier, tu te piquais d'exceller, le lendemain peut-mieux-faire. Médiocrité et médiocrités. Dominer ici pour mieux végèter là. Tentant. Un doux labeur pour acquérir estime, entre deux méridiennes à s'enquèrir du succès. Comme ceux-là, toujours entre deux ouvrages, ni vraiment fait, ni vraiment à faire.
Il y a une semaine, fantaisie m'a pris de reprendre mon roman ( poncif
ironique volontairement littéraire ). Ma 1ère phrase qui m'avait attendu 26 ans s'est grimée et m'échappe, impossible de la retrouver. Elle me cause comme à une étrangère, ça devrait m'inquièter mais je me démonte pas, je me lance, je cabotine, je ris à mes propres mots, je vais pour pisser, je me relis, songe à quel mauvais calembour pour le titre et soudain, je me souviens que j'écris pas pour Mé-Mo.
Mon plan est dans un carton à Bonsergent, mes mots-valises à la consigne, ou ai-je pu mettre mes chaussures de valse ( 1-2-3, le rythme, on avait dit, c'est ça, ça te revient ), mon d.d est toujours vide, j'ai que le blog sous la main pour office de mémoire, et là-bas, c'est le boxon, y'a tout à réagencer, un espace de travail, ça s'improvise pas à la marge, j'en perds mes je, mes tu, mon propos et mes moyens et je me regarde écrire, auréolée des relatifs succès de mes médiocrités. Sans offense, sans fatuité, j'ai l'ambition de croire que je peux mieux faire que ce que je sers dans ce bouge qui me sert d'atelier. De la littérature plastique, pas de l'artisanat, un roman à proser plutôt que des proèmes à chanter, le pire du bon, le meilleur du mauvais, ça me revient, ça se compose, ça ne s'improvise pas.
On parle, on parle et la philo dans tout ça ? Ah oui. Bah, c'est simple : ouvrir le dico ; confronter les sens ; inventer des mots pour faire croire qu'on invente un concept ; embrouiller une conclusion évidente sous des pages de mots compliqués juxtaposés... Ou tu te contentes de suivre et par là que " tu penses ". Ou encore, manipule le sens des mots, c'est moins risqué qu'avec les gens, et tu pourras peut-être pondre un roman. Mieux, prends-toi plutôt des mots fléchés, après tout, c'est les vacances.

C'est l'été, les kermesses sont passées, les clients à la plage, ma retraite passera pour une sieste, mes siestes pour crapuleuses, et les crapuleries laissent quelques répits à l'ombre des persiennes. 


Inutile de te leurrer, je passe à l'heure d'été.
J'ai des distances à prendre, l'équilibre à retrouver,
Un amant à apprendre, des siestes pour se flécher,
un peu de leste à prendre sur mes velléités.




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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 19:19


Igor dit que je fais l'enfant. Que je femme-enfant.
C'est pas nouveau. Alors, bon, j'ai osé, mon Kubrick préféré.

20 minutes de dispute, cette après-midi. Igor qui me chantait qu'aussi belle qu'une balle (perdue), Lolita nie (grave) en bloc. Si lui aussi se met à me parler en chanson, où va le monde ? Il répond : nulle part, entropie, hasard, et me le prouve par l'absurde de mon chaos, partout et surtout textuel, et autres coups sous la ceinture. Ca tombe bien, il sera bien vite justement question de mon cul.
Je passe sur la dispute insensée/absurde, vaste sujet, et revenons aux coups bas.

Femme-enfant. Oui, certes, disais-je, c'est pas nouveau.
J'ai connu des garçons vieux, en peignoirs et pantoufles, passés de l'enfance à vieux, sans adolescence, ou autres traits-d'union au milieu. Pour moi, hier encore, et aujourd'hui encore peut-être, je suis un vieux garçon, une fillette qui a beaucoup vécu. Camille, dirait (en chanson) une jeune fille aux cheveux blancs.
Vrai ! Je suivrais n'importe qui pour une glace, je fais la marelle aux passages cloutés, je caprice, je boude, tape des pieds quand je suis contrariée, déteste attendre, suis toujours en retard, tête mes bouteilles, tire sur ma jupe en regardant en l'air quand j'ai un service à extorquer, j'aime qu'on me lise - en faisant les voix ! - des histoires pour m'endormir, j'ai toujours mal quelque part, surtout quand le bobo est petit,  je MicheLegrand quand je me shampoo-ine les cheveux ( et soyons sincère, le reste du jour durant ), j'ai l'appétit du bas-ventre, l'indolence affective, des rires erruptifs pour une babiole retrouvée, bref ! Comme dit fritz le Freud, une perverse polymorphe.

Paraît aussi que ce genre-là, est de ceux qui s'en sortent le mieux - quoi que ça veuille dire.
Et c'est tout le contraire des lolitas.
Sans avoir été particulièrement difficile avant, je dois reconnaitre que ma vie s'est nettement facilitée depuis que je suis pubère. 2-3 ans de rodage, tondage désexualisant des cheveux, des vêtements et dès que ça repousse, on s'réhabitue très vite, à ses petits privilèges.
J'ai croisé une des ces ex Lo, l'autre jour, au super. J'en suis sure, pour en avoir connu quelques unes, à l'époque où je méprisais ces petites, pour qui le sexe était déjà une arme, l'époque où, cependant, je me laissais tout de même un peu séduire - et où j'appris
beaucoup.
Mon regard accroche un mec - plutôt en forme - qui embrasse son môme ( même quand elle n'en veut pas, n'importe quelle animale dotée d'ovaires s'en émouvra toujours plus qu'à la vue d'un chiot à trois pattes ). De derrière moi, on souffle. Une baleine, souffle. Elle me dépasse.
Je vois d'abord, des - qu'est ce qui pourrait définir cette matière ? - disons du beurre - rance - en baratte dans des tongs. Deux jambes intraduisibles. Un CUL - seigneur ! - un cul, qui semblait vivre tout seul, tellement il dodelinait, tellement il prenait de place, je crois que tout Marseille aurait pu s'y asseoir pour pêcher la sardine. L'huile lui en suintait du visage, et le fil de cheveu filasse, pauvre sirène !
Elle avait du être belle, comme celle-, ou celle-ci, qui s'était encloquée à 16 ans. Mais passé 20 ans, si elles arrivent jusque là, les Lo finissent toutes au super, du beurre en barette multiplié par 4 dans le caddie et il ne reste plus rien de leur beauté juvénile, de leur age d'or pré-pubère.

Ce spectacle m'a tellement remué, je ne peux plus décrocher les yeux de tous les culs qui passent. Et je cherche le mien partout, à chaque vitrine, je joue à me faire peur. Je repense à feu-Lo, et je suis obsédée par son laisser-aller, plus ou moins fatal, par mes fesses qui enflent. C'est l'été et je suis amoureuse, à priori, c'est l'heure où j'entre de nouveau dans mon 36 fillette.
Quelqu'un à qui je m'en plaignais m'argumente "who cares, t'as un mec". Déjà, n'importe quoi, et qui plus est, c'est pas une raison pour commencer à payer mes verres.
Et ce raisonnement absurde m'a gonflé toute une semaine, s'est enflé, de cul en cul.
Et à présent, j'ai tellement honte d'avouer que le point culminant de ma dispute avec F. fut un ubuesque doigt qui accuse :
Non mais t'as vu la taille de mon CUL !?

Sur l'insensé, le chaos, je m'obstine, je femme-l'enfant, a dieu ne plaise, et sur l'absurde aussi.
Et franchement, rompre pour une histoire de cul, c'est vraiment trop absurde pour moi.
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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 08:35
- Thx à Miles -
( Edit // Lecture Dimanche 7/06/09 - Pan!21 )

Il y a 3 jours à peine, je me suis réveillée de vilaine humeur. J'étais moite le corps, sèche la bouche. Le corps dans la couette, la tête contrite. L'alcool. Pliée, encore dans mes sapes qui commencaient à sentir, dans un canap trop petit. La veille d'avant quelques heures de sommeil gaze, c'était le matin même vers les 6 demi et c'était il y a peu. Il est 9 tapantes. Quelqu'un vient poser son auge tout près de ma tête et s'apprête à mâcher bruyamment. Quelqu'un que ce matin-là, je suis à un doigt de mettre sur la sellette. La mauvaise humeur. Et la loi des séries. Noire l'humeur, noires les séries. J'ai tout le monde en ligne de mire, ces temps-ci. Tout le monde. Même lui. Même Tom, mon frère.


Après quelques mousses en guise de repas, c'était l'heure de se mettre à travailler plus sévère. J'étais sur une histoire de putes, une affaire banale. Pour m'aider un peu à avancer, j'ai posé là, tout près, ma seule vraie maitresse, une Polack. Ca rendait tout de suite la vue plus belle. Zubrowska ruisselait de fraicheur assise sur le bureau. La condensation de son cul dessinait un beau cercle. Penchée sur mon dossier, avec des petites pauses pour qu'elle vienne
un peu me picoter la gorge. Sur le coup de 2 h, alors que j'hésitais à y tremper mon clou, le 16ème de la soirée, j'entends un bruit. La porte du bas qui grince tout doucement. Volontairement doucement. Pis ça froufroute un peu dans l'escalier. Je tends l'oreille. Pis vlà que ça toque. J'ai pas le temps de me demander ce que me veulent ces deux ruffians-là, qu'ils m'expliquent tout connement qu'ils ont vu de la lumière. Paco et Gonzo, les inséparables, un reflet dans la main de l'un deux m'indique que la visite est de courtoisie et qu'ils ont pas oublié le whisky. Un vieux Chivas, ça se refuse pas.
Fumantes au bec, on se sert des doses généreuses et on parle un peu des vieux copains - mes putes attendront. Au détour, on vient à mentionner cette crâpe de Bouldu, que j'ai dans le pif. Un grand con avec une petite bite. Une grande gueule qui disparait dans ses pompes dès qu'on lui répond, qui se gène pas pour cogner sur les dames, surtout celles qui savent se défendre quand elles ont pas trop bu. Ou peut-être qu'il me considère pas comme l'une d'elles. Epier mes moments de faiblesse de quand je suinte l'éthanol pour me prendre en traître ou me mettre tout aussi traitreusement quelques taloches, c'était un peu devenu son petit bonbon à sucer, sa petite friandise. Les deux gonzes ont un trou de mémoire et je les raccompagne avec une boule dans la gorge. Un petit machin amer, que j'avais déjà peut-être avant.

Je suis bien saoule, mais j'ai pas sommeil. J'appelle ma poule pour entendre sa voix en enfilant quelques gorgées pour faire passer le goût. Marche pas. Ma poule décroche et crache. Il me dit que c'est du sang. En rentrant, il est tombé sur 4 types qui tombaient sur un 5ème. Il a la voix gnognette et doublement ivre de pas s'être assis sur ses couilles. Pendant qu'il raconte, je me demande quel genre d'homme réagit pas devant ce genre d'injustice. Ca a un nom très laid, et amer comme la boule de ma gorge, ceux qui se collent au mur en voyant une injustice.

Ca me fait penser : je sortais de chez lui, encore tiède, plus que tiède, tellement tiède qu'il fallait que j'aille sécher un moment à l'ombre quelque part. J'avais trouvé un coin tranquille pour me parker, quand une fripée s'est pointée. Les rides si creuses qu'elles y planquait de la poussière. Genre monument aux oiseaux. J'aime pas les oiseaux. Evidement, la vieille marbrée s'est mis à semer des quignons de pain et ces saletés ont pas perdu de temps à se précipiter autour de la charogne. Chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour crier petitspetits, ça s'ébrouait mais à peine, tellement elle sentait déjà la mort. Pour peu qu'elle se taise, ça viendrait lui boulotter les yeux, ses yeux d'à peine-vive. Et je me dis que ça lui apprendrait, à apprécier le spectacle de ces pécores picorant en nuée, s'ébattant, sales Gobseck du gosier, gorge qui roule comme des anneaux de serpent, serviles et vils pareils. Cataracte ou pas, si tu peux regarder ça, si ça te fait jubiler, vieille peau pulvérulée, c'est que t'as vécu au minimum un été de trop. J'aime pas les oiseaux.
Rats volants des villes, reptiles à plumes des champs. Toujours, ça te regarde en biais comme si ça avait qu'un seul oeil. Mais toujours d'un oeil quand même. Ca t'appréhende, prêt à grailler quelques miettes, à disparaitre au plus petit gargouillis d'estomac, au moindre soupçon, à la moindre goutte, au moindre frimas, à suivre tous les vents, en lâchant une fiente liquide. Valetaille perfide, tu me blouseras pas à coup de panache, va-t-en jouer les filles de l'air, toi qui ne sait rien mieux faire de pareil, ou je te chevrotine à coup de cailloux. Je renifle, je glaire, je crache. Ronk-pteuh. Les badauds tirent la nuque en arrière, m'appréhendent en coin d'un seul oeil, outré, et se dispersent comme les oiseaux. Tant mieux, j'aime pas les badauds, ça me débecte les oiseaux, tout se qui se débinent devant un scandale évident, quelqu'un qui s'en prend à des oiseaux, une injustice flagrante, se collent au mur, tout ce qui est laid, trompeur, et lâche comme un piaf.

Et je me réveille saoule, dans la gorge, une boule de la taille d'un oeuf. Malgré le désinfectant que j'ai sifflé, la poussière a mis ces 3 heures à profit pour virer gangrène. J'ai peut-être bien rêvé de piaf. Ou de cette omelette de Bouldu claquant du bec pour faire oublier qu'il a une pine de moineau, qu'agite l'aigrette pour qu'on sente pas trop qu'il chie liquide et qu'il a la glande hormonale un peu faiblarde. Les glandes. Ce serait pas ça que j'ai dans la gorge à persiffler comme une grognasse qui ferait mieux de vérifier qu'elle a pas manqué de racheter un lot de tampax ? C'est pourtant pas mon genre de frapper aussi bas. Je me réveille avec une envie de frapper dans les couilles et Tom me becte dans les oreilles.

Hier aprèm, le cul posé sur le bord de la baignoire, jambe gauche appuyée sur les chiottes, pince à épiler main droite, j'inspectais ma chair de poule à la recherche du poil isolé qu'aurait échappé à l'éplumage. Tom s'affaire dans la cuisine. A travers la cloison, il me demande comme ça ce qui me prend depuis quelques temps à m'acharner sur Bouldu. Ce grand con est parti chouiner, parait qu'il voudrait qu'on reste polis quand on est forcés de se croiser. J'en trouve un, un sournois, sous la peau, j'arrive à le choper, je l'arrache en retenant un cri. Ca se coince dans ma gorge, ce que me dit Tom avec. Un ton laid de reproche, à croire que moi toute seule, je serais tombée à 4 sur un pauvre hère qui peut pas se défendre tout seul. Qu'ordure ou pas, c'est dégueulasse. Je dis que j'ai pas l'intention de laisser ce poil-là me pousser sous la peau, que sinon ça s'infecte. Et Tom de me répondre par un silence qui pique les yeux. Faut croire que j'avais laissé la racine, ce matin, je me réveille comme une balle, un cri en travers de la gorge qui s'apprête à lui arracher les oreilles.
Tout le temps où cette espèce de grand con répondait à ma politesse par de l'acharnement, ça choquait personne, même pas lui. Quand il engrenait tout le monde à me tomber dessus comme si j'étais la dernière des ordures, il l'avait pas si zélé le sentiment d'injustice, je l'ai pas vu se lever et faire le vaillant quand je me trainais à bout de forces sous la curée, ce grand con-là qui jubilait comme une merde devant un viol collectif, s'excitant en attendant que ce soit enfin son tour de tournante. Il s'est collé au mur, à regarder ailleurs comme si c'était qu'un badaud passant par là. Il me dit que si j'avais envie de me rejouer la jeune fille et la mort, il pouvait rien faire d'autre que regarder ailleurs pendant que je versais de l'alcool sur mes plaies, augmenter le volume pour couvrir mes plaintes, en me laissant épuiser des flaques de larmes sur son épaule. Mais si y'avait bien quelqu'un qu'avait le droit, le devoir, de me mettre une bonne claque dans la gueule, c'est bien lui. C'est bien beau de pointer du doigt les petites injustices qu'un ami ferait aux autres, quand on a pas le courage de lui dire qu'il s'en impose une et une belle à lui-même. Quand on le laisse s'enfoncer dans une imposture cruelle parce qu'elle pousse sous la peau.


Il y a 3 jours à peine, je me suis réveillée de vilaine humeur, Tom en ligne de mire, qui l'aurait cru, qui l'aurait dit ? Je lui ai tiré une balle bien noire, mais pas pour le descendre, pour le remettre debout, prêt à m'en mettre une si c'était nécessaire, quitte à se prendre une droite dans la mêlée. Une bien noire pour enrayer la loi des séries. Quant aux autres piafs, aux Bouldus, aux badauds, venez venez petitspetits, j'ai des humeurs plein la gorge et toute une série de tumeurs bien noires à vous cracher.

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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 21:54

" Et tu, Brute ? "
- Da Big Bill -

" Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages. "
- Fariboles chantées d'une jolie source -


Ca me démangeait d'écrire encore un truc totalement gratuit - sur les putes. Y'a que les trucs gratuits me tombent dessus aussi. Parce qu'aussi vrai que me traiter de pute est inapproprié, pour rendre la monnaie de sa pièce à une langue de pute, autant que ce soit vraiment gratuit.

Des trucs gratuits comme un non-mari qui commence à tomber amoureux de sa femme. Et bordel ! c'est bien pratique qu'il se fourche plus d'avoir - (sic.k) - l'impudeur de me lire, ça aurait bien de quoi l'en faire choir, pasque putain ! on sent si bien ces choses-là, ces prémisses de la résonance, ces basculements oméga-rayon-violet-de-ses-yeux, ce strabisme qui vous converge au centre un atome de seconde en trop.
Des trucs gratuits comme des coups de dés du hasard toujours gagnants. Et putain ! l'avenir ces temps-ci est froqué comme une tapineuse, me lance des sourires tout-en-dent de fille de joie alors que c'est pas tout les jours qu'il rigole,  bordel ! après m'avoir pris mes copines, mon appart et mon roman, voilà qu'il m'aguiche ferme des promesses de vente pour mes concessions 2.0, me racole pour presque rien des sous-seings d'appartement privé, de voyage à Berline voir un peu une qui m'aime bien pour mes petits mots de rien.

Ca me démange toujours aussi de me secouer la pulpe et le poireau. Je suis toujours prête à aligner ce qu'on voudra quand il est question des femmes et des hommes publiques, de toutes les putes et de celles qui ne se font pas payer.

Les premières ont de faux noms pour pudiquement cacher celui qu'on leur a donné. Elles chantent un peu faux du nom, mais disent toujours oui. Un oui pour quelques ronds, c'est pas cher payé, pis elles ont toujours la décence de te faire savoir à l'avance combien ça va te coûter, ne demandent pas leurs restes, s'en contentent et ne les rognent pas.
Elles qu'on appelle putains faute de savoir comment nommer le plus vertueux métier du monde, qu'on appelle putains comme on en résume d'autres par mères, parce que le on ne saurait être exhaustif sur la sacrée provision d'altruisme et de polyvalence que requiert la pratique de ces deux boulots existentiels.
Le on - enfant ingrat, paie toujours bien mal en retour.
Le on - comme le vocabulaire, est ainsi, vous lui montrez une montagne, il accouche d'une souris.

Les seconds ne méritent même pas d'être cités mais se signent à toutes les colonnes et pour n'importe quoi. Ca, de leur petit nom, comme ils en sont fiers, quand ils mériteraient bien qu'on leur en donne un plus approprié. Ca te torche trois lignes de résumé tévé en plaçant trois produits et ça trouve moyen d'y coller ses initiales en surbrillance, d'attendre qu'on leur paie en sus le tacos pour aller se goinfrer à l'oeil ces produits qu'on leur doit bien pour la pub soit-disant gratos.
Ces putains de moukères diplômées d'écoles de comm' ou d'E.S.C où ils ont si bien appris à se vendre, où il n'ont
d'ailleurs guère appris grand chose d'autre. Suceurs, branleurs, baiseurs et enculés, de vrais professionnels, ces morues qui n'en foutent pas une, brassent les moindres vents que ces autres hommes publics veulent bien leur envoyer au visage, prétendent encore qu'il y a de l'ingratitude à faire le plus beau métier du monde, quand il ne font que le plus vieux.
Les chiffonniers de l'info - comme les filles faciles qu'ils sont aussi, ne parlent qu'air du temps et chiffons.

Clairement artificière et pyromane, ça me démangera toujours d'essayer d'allumer même des pétards mouillés ou de brûler mes mèches en plein midi. Encore de la branlette, certes, mais c'est aussi que cette fable avait commencé par une tentative d'apologie de Charlot s'amuse. Et puisque c'est plus de l'exclu, voilà la pulpe de cette petite fiction.
 
A le voir de loin en loin me regarder comme si j'étais à poil, ses airs de vouloir me chiffonner, je commençais à en pincer un peu pour ce chiffonniers-là. Je l'ai laissé monter dans ma garçonnière sans savoir que je devenais complice de coup de pute à sa régulière. Je m'en suis fait un petit cancer, puis sa régulière m'a lorgné un soir, trouva ma pulpe à son goût, lui a demandé s'il voulait pas, des fois, nous arranger le coup, maquereller pour elle. Pied de nez de la pulpe à la grue, mais plus de scrupules à faire de lui ma pute. Il le méritait bien ce nom-là, s'en offusquait même pas. En semaine, après 2 heures du mat, c'était mon bar ouvert - que j'approvisionnais. Aux sorties de boite, un hôtel de passe - que j'approvisionnais. On socialisait sous cocaïne, je volubilais avec libéralité pour aider à remplir ses petits papiers, j'avais cette pute dans les miens, je m'amusais même de son libéralisme, de ses libéralités. Il pensait que je venais apprendre ses trucs de parvenu, de putes qui commencent à avoir de la bouteille, me racontait - et fièrement avec ça - toutes ses petites mesquineries d'opportuniste, de journaliste. Là, je l'ai dit. Putain ! pas facile, c'est que c'est bien plus grossier que pute.
A me voir de loin en loin tracer chez lui quelques lignes et me tirer sans demander mon reste, il s'est mis à croire que j'étais moi aussi une pute opportuniste. Mais oh ! pas d'imposture, pulpe et tourteau, différent classes. On bouffe pas les mêmes rillettes, j'ai l'opportunisme qu'intellectuel - et je crois, dans le bon sens du terme, et que la prétention de faire du neuf avec de vieux chiffons. C'est pas parce que j'ai plus la rigidité adolescente dans mes prises de parti et que je tolère d'une pute les trucs puants qu'elle revendique que j'ai pas de toutes autres revendications - que je me moque bien de faire partager. A priori, pas vraiment un scoop. Sauf que c'est pas ce qui m'était revenu aux oreilles et que ces derniers temps, je veux faire la guerre aux mystifications, spécialement celles qui sont à mes dépens.


Moralité ? Bof, t'en trouveras bien une toi-même.




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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 10:57
Alors que se tait le fin maux du fléau d'Eve, je viens signer la trêve avec la condition féminine et clore avec, le triangle de ce triptyque féminin.



" L'extraordinaire demande des preuves extraordinaires "
- C. Sagan (de mémoire) dans ses vulgates -

" La bêtise, c'est d'être surpris. "
- Fragments
de Barthes -


Je ne sais plus écrire sans interlocuteur, sans me couper en 2, voilà.
Je ne sais plus écrire qu'à un toi, que je tutoierais dans le nord-express, c'est dit.
Et puis voilà, ça s'aperçoit que certains lecteurs lui sont pas inconnus.
Et puis, ça s'aperçoit que certaines choses, ça voudrait les dire à un seul en particulier.
Que la fraction du moi, au clivage de la prose, pousse étrangement à réfléchir au(x) pluriel(le)s).


Je pensais le pluriel de ceux qui me lisent, le singulier de qui ne me lit plus. Eux - qui me lisent en douce, et lui - qui ne veut plus.

Mes vieux amis me lisent, ça fait drôle. Ils me lisent si bien même, que certains me citent de mémoire - la Morte. S'entendre citer, et par ses vieux amis, sur le coup, c'est pas vraiment drôle. De mes intimes, je ne souffrais en conscience que la lecture des 2 Thomas (l'igor et le mien - que j'aurais même tendance à stopper dans ses activités pour lui faire la lecture, aussitôt le dernier point tapé). Mais être lue, sans le savoir, par ses intimes, qui se tapent déjà les versions orales non-encore-romancées, ça viole l'intimité, ça frôle l'attentat à la pudeur. Pourtant, j'ai l'habitude de les voir entrer sans frapper, de les trouver là en sortant de la douche. Ils connaissent mes jours mornes ou acres, mes teints pâles, joues pantelantes d'avoir trop bu, mes haleines rances, voix rauque d'avoir trop fumé. Je sais tout ça, que j'ai presque rien à leur cacher, qu'il y a plus grand chose qu'ils n'aient déjà vu. Mais sans que je sache trop où, le savoir, ça m'a heurté quelque part. Là où l'on ne sait pas, je crois que c'est là que ça blesse.
Un peu comme quand j'ai su que F. me lisait. Et plus encore comme quand j'ai su qu'il ne me lisait plus.
Ne pas savoir, c'est le plus dur. Dès lors qu'on est au jus, qu'on en est sure, ça change tout. C'est un peu comme arrêter de percuter sans cesse la même voie de garage, on te met clairement un panneau dead end - ce qui est, et de loin, la moindre des courtoisies, et alors on peut enfin prendre une autre voie. Bien sûr, faut se faire un peu à l'idée d'abord. Mais cette autre voie, cette nudité là, c'est comme tout, la pudeur tout ça, on la place quelque part où c'est plus obscène, on s'habitue. Et sans être de l'exhibitionnisme, on prendrait presque un vrai petit plaisir pervers à être à poil sous les regards en néons de ceux qui vous connaissent en pire et le mieux - mais pas de cette manière-là. On assume, on est une grande. Et on va même jusqu'à croire qu'on est agréable à lire et à regarder, même sous un néon.
Pasque t'avais pas encore remarqué que tu l'avais
amical et abrupt pareil, ce regard ?  Que tu te lisais à ta propre lumière, la plus intime, la plus brute ? Y sont donc si laids, les défauts de ton écriture, pour qu'il puisse plus les voir en peinture ? Y te trouve donc si laide, sans fard, sous un néon ?

Je peux pas le forcer à me regarder, c'est sur. Mais j'arrive pas à m'empêcher de le lire non plus. 2-3 jours après que sa voix se soit tue, je sais plus me tenir. 2-3 jours après qu'il se soit tu, je cherche sa voix jusqu'aux fonds de ses silences. Je peux pas le forcer à me voir, c'est sur. Mais je peux pas m'empêcher de le regarder non plus - lui, exclusivement.

Exclusivité, encore un mot que j'arrive plus à penser qu'au pluriel. Parce que l'exclusivité au singulier, c'est de la saloperie d'état amoureux ; c'est un truc qu'on fait tout seul. Que l'exclusivité, je la conjugue au pluriel - ou je l'emploie pas du tout.

C'est que j'en ai connu quelques unes, de ces grandes amours à sens unique, de ces voies de garages, où l'on revient muser dès que c'est la panne. J'en ai connu des platoniques, à lire, à regarder, à inventer toute seule, j'en ai toujours eu des ares. Pasque les ares à lire, les arts à regarder, je les cultive soigneusement : les grands jardins m'inspirent. Des edens platoniciens que je me lasse pas de perdre, d'attirer au terrestre seulement sur le papier. Des verticales vous montant de la tête, des caprices qu'on regarde joliment déchoir à l'automne, des ces colchiques qui, lentement, s'empoisonnent. Des dont je m'amoure seulement par ce que je peux pas.
Et j'ai bien su aussi laisser le terrestre à la surface de la chair, en avoir un peu, à la limite, dans la peau. En avoir de charnelles, pour titiller aussi la muse, garder en marche, bien huilé, mon moteur-libido. En avoir de physiques plus ou moins anonymes, d'horizontales ne s'élevant que dans mes petits papiers, des qu'on laisse pas accéder au là-haut, des qui rampent parce qu'on veut pas les voir voler. Des qui s'amourent, enfin, seulement parce que je veux pas.
On coure toujours la nymphe pour sa cuisse légère qu'elle sait prendre à son cou. Faut les voir tous me tomber dessus pour me rattraper au vol pasque j'en ai ras le bol de Platon. Faut les voir m'allumer de belles poursuites parce que j'ai l'hédonisme qui se veut rare.

Mais faut voir aussi comme tu lui reviens, comme tu le quittes. Faut voir comme tu cours, de lui à loin, de là à lui, tes jambes qui t'semblent trop petites ; tu fais l'enfant, ça paraît logique.
Oui, je crois bien que oui. Je crois bien que oui et pourtant, je me sens bien vieille pour courir, pour ces aller-retour.

Je vise plus qu'un mot pluriel, parce que sous son air qu'à l'air bête, ça dit en fait tant de chose : la prose. J'avais prévenu, c'est bête. Et pis, ça dit aussi plein de choses, que j'ai déjà un peu dites. Ce joli chemin modeste à la premiere personne, mais au pluriel. Ou moi et ma voix pouvons être plurielles, à l'écho sur la crête, dans la vallée, ou je ne sais quoi.

Merde !
J'ai pas pris de chemins de traverse pour en arriver là, pas moyen que je fasse marche arrière. Quitte à me taper des détours. J'y arrive enfin, à ce milieu de la prose, en équilibre et j'ai l'impression que partout, on voudrait que je me remette à courir entre les précipices et les sommets. Sauf que maintenant que j'y suis, j'y ferais bien mon petit bonhomme de chemin, ici, bien au milieu des marges. Sans plus de ces amoureuseries-là qui te font perdre l'équilibre. Qu'à mal-m'accompagner, je préfère toujours me la jouer solo. Pis c'est pas la peine de regarder par terre ou lever les yeux aux ciel, pasque j'peux te dire que j'en connais bézef qui se supportent pas tout seul, qui sautent sur n'importe quelle béquille.
Merde, quoi.
C'est que je commence à les connaitre mes gammes. Des thèmes que j'ai joué à devenir sourde, que je pourrais facilement rejouer les yeux fermés encore. Celui de celle qui préfère boiter seule, l'arythmie des boiteux en général. La belle cadence de qui sait bien claudiquer, quand ça cloche un peu quelque part. Maintenant que j'ai trouvé ma mesure, je veux pas marcher au pas d'un autre, au doigt du métronome. Mais je refuserais pas un peu de compagnie à la balade. Marginaliser à deux un bout de mon chemin sans me fendre de ballades. Pas à deux en-solo-chacun-sa-partoche, plutôt de la composition nouvelle. S'accorder mais sans violons pour griller quelques clopes ensemble, tituber un peu de concert, pour clopiner réciproquement, un petit bout de chemin, à deux, clopin-clopant, en musique sans s'en jouer, sans s'enfumer comme on voit trop souvent. Lire nos respectives proses, chacun sa petite musique et résonner quand même ensemble.
Simplement, ne-pas-s'épouser quelques temps.

Ne-pas-s'épouser à mi-temps. Et comme lui sait bien et parler et se taire, officiellement
lui en faire la non-demande. Officieusement d'abord, puisque c'est bien d'exclusivité dont il est question. Sous ces néons ensuite, en attendant qu'il réponde en silence, pour engager un peu l'orgueil aussi.
Et s'il veut pas tant pis, ça aura au moins eu le mérite d'être dit.

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 14:32

" au matin quel reveil "
Boby Lapointe


J'ai compris le tic tac. Et mon esprit marabout.
Je me marre, mon esprit bout.
Même, j'ai compris la Katie.
Pire. Je suis toute cliché.
Clic Clac.


L'autre jour en rentrant, j'entends le clac clic du verrou de la salle de bain. Tom me le souhaite bon du salon. Sursaut.

Dans la salle de bains, mon Non-Amour. Le sursaut tic, le sein gauche qui fait tic tac.

Reprends-toi vite, reptile le cerveau bas. Réagis, claque ma mémoire. Mais rien. Rien ne se tend. Ma mémoire m'a encore joué un tour à sa facon. Une blague courte. La vive reprend le dessus. J'ai plus besoin de jouer tactique.

Mon tic m'a quitté.


Et c'est parti pour le numéro de claquettes jusqu'à 3 du matin.

Romain à l'apéro puis les vieux potes qui tapent le squat. J'ai une belle ivresse qui rend acrobate, le sein gauche qui tambourine, les pieds qui tapent des pas tout seuls et le bec avec, le rire facile, une fanfare à l'intérieur. Forcément, je fanfaronne. Presque sans fausses notes.

Tom me tacle en coin des regards warning que je connais bien : En plein spectacle.

Et je me souviens d'une claque que m'avait envoyé mon ex grand N-A :

" Mon amour pour ta personne, ma haine pour ton personnage ".

Clic clac *onomatopique*, clic clac *homotopique* : le cliché.

Je fais du chiqué ? Le sons et lumières, c'est pour masquer que je perds les pédales ? Non.

Pourtant, je tiens bon la canne de tambour-major.


Alors la blasée, on rutile encore, toi que n'émeut que la lumière qui éclaire tes vanités ? Et clique (et clac), jette donc un œil sur ce vieux instantané, c'est à ça que servent tous ces clichés.


Cette même soirée, Gonzo bloque sur Le mot d'esprit qui traine près de mon plumard (a.k.a le canapé, même-pas-clic-clac, note aux benêts).

Je lui explique que c'est une des preuves les plus flagrantes que Sigmund est bien l'un des pires enculés notoires. On en attend pas moins d'un fritz cocaïné, il vient arroser les quatre coins de notre innocence de sales flaques impossibles à ravoir. C'est ce tocard qui m'a rendu toquée.

Si je donne rien à un clodo, je flippe d'être anale ( tiens, merci Sig', je vois bien là encore l'affiche d'un espace homo-topique à tous champs). Je baise un quadra, je suis œdipienne. Quand je mate le journal de la santé, je tombe malade : depuis que j'ai posé la main sur ses bouquins, je me sens mal-sainte, que demi-missel, à moitié folle et la dernière des névrosées.


Et du rire et de l'esprit, il en dit quoi, le Sig, pour nous pourrir la vie ?


Facile. De l'exhibitionnisme. Qu'on déplace l'inhibition, qu'on la transforme, gain de plaisir en valeur ajoutée ( un peu comme les tabous, quoi ).

Et c'est vrai que, je peux pas le nier: j'ai la pudeur déplacée. J'ôte plus facilement ma jupe que mes chaussettes. A partir de deux, vu que c'est plus du dialogue, je vois plus qu'un public, j'entre en représentation, j'active le racolage majorette-et-sa-fanfare. Pour peu que je m'amourache, soit que quelqu'un-qu'une-ou-quoi me plaise, j'ai la démonstration affective qui prend sa revanche sur les constipations du sourire que je m'inflige. Et c'est vrai que ça éclabousse, je fais de la diarrhée verbale et de la colique zygomatique (et re-tic).


Y'a quelques jours encore, j'avais écrit un texte -il a disparu de ma Mémoire et sans doute ne méritait guère mieux - intitulé " la blague qui tue ".

A la base, truc à la con autour de mon dilemme entre Batman et le Joker. Pis j'essayais de donner un (maigre) intérêt à l'exercice de style, histoire de faire accroire que je suis pas non plus une totale minette attardée. Je m'attarde donc pas sur ce que la minette que je suis adore chez la chauve-souris et j'en viens direct à ce qui me plait chez le balafré.

Face à l'absurde, il fait le choix insensé de la folie. Celui de rire, ce même rire que ce connard de Freud veut nous voler, à vouloir mettre de l'ordre ou le chaos s'en sortait pourtant pas mal, à pas pouvoir piffrer les fous qui se contenteraient bien d'être heureux et fous si personne ne venait s'acharner à le leur dire pour leur gâcher la fête.

Merde, ca déchire la lumière ! Pourquoi pas se contenter de regarder le monde brûler ?

Rire donc, ce truc shakespearien ( et Bill fait ça souvent aussi, faire des phrases clic-clac genre la vie c'est comme..., ou faire dire des choses essentielles à des fous) de la vie qui n'est qu'une (mauvaise) blague et qu'on en meurt de rire. Le genre de blague qui, donc, vous tue litteralement, sauf-le-flic-parce-qu'il-l'a-pas-comprise.

Blague à part, disons le simple ou le fou. Sans assimilation -ou presque.


Sauf qu'il y un truc avec la psychanalyse et les chansons de Boby (pour en revenir à la Katie, au tic tac et au réveil matin), c'est que ça fonctionne en plusieurs temps. Quand j'écoutais la Katie, j'entendais surtout des tics et des tacs, des allitérations, et je souriais de la musicalité des jeux de mots formels.

Puis, j'ai fait attention à l'histoire qu'il raconte. Ca m'a mis en colère, parce qu'à la fin, il se reveille et que j'ai horreur des histoires (à part Alice) où l'on se réveille à la fin, j'ai toujours une amère impression de beaucoup de bruit pour rien, l'aigreur de l'exhibitionnisme du rire.

Enfin, le motif du tic-tac et le dormeur-depuis-le-début (et puis la vida es un sueno, et que sais-je encore), tout s'est remis en place et j'ai poussé un grand rire en me disant que tout ça n'avait que la prétention d'une belle sot-nnerie.


C'est quoi le rire après tout ? Même Sig finit par en convenir : c'est une jouissance qu'on partage. Voire, qu'on obtient que si on la partage. Et pourquoi se géner à partager ce qui est gratuit ? Pourquoi on se bouderait ce plaisir ?

Moi, je dis que du bruit pour rien, c'est toujours ça de pris.


J'ai compris la Katie. Je ne l'ai pas quitté.
Et le sourire, le rire soul,
le rire et lui tout court ne me quittent plus
Tant pis si mes blagues sont nulles, je m'endors avec lui le soir et au matin,
tic tac tic tac tic tac ...
quel réveil !


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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 01:58

Ouep. J'ai beau touiller, fouiller ma mémoire ( la Morte étant morte ; ça aide pas), y'a rien qui aurait pu leur mettre la puce à l'oreille.
Je n'étais pas de celles "qui rompent pour un oui ou pour un non".
Bien au contraire.

Oui. Clairement, j'étais plutôt de ceux qui vivent mal le divorce, vous glissent un pied dans l'embaillure de la porte pour qu'elle reste entr'ouverte. Un truc existenciel qui m'est resté de quand j'étais minote. Que le monde puisse continuer à faire la bringue sans moi m'outrageait pire que la mort. Comme tous les mômes, je voulais d'abord pas dormir, pas sommeil. Puis, un temps, par ruse, je réussissais à m'éteindre au milieu du bousin des amis qui trinquent dans le salon que remplissait si facilement  ma mère. Sauf qu'enfin, quelqu'un a dû lui faire remarquer que c'était pas un exemple à ou des facons de avec un enfant ( à 5-6 ans - précoce - j'ai volé une bière dans le frigo, mon oncle ricanait, ma mère balbutiait, ça me démange pour elle de lui en mettre une) et elle s'est mise en devoir de me recadrer -dans ma chambre.
J'avais pas peur du noir, mais j'raconte pas la crise si en guise de veilleuse, elle laissait pas entrebailler la porte. La rainure de lumière, les bruits qui filtraient rires étaient mon ultime lien avec les vivants, ma dernière carte à jouer, la concession piteuse à laquelle je me bercais.
Mais putain, la défaite !

Bon. On est en plein dans le crachat ; petite pause raclement de gorge.
Je crois, je suis persuadée, je fatigue mes contemporains de ma cynique certitude :
on ne pleure que de frustration.
Truisme-Théorie. Et pour les hypocrites qu'ont le rhume des foins, mettons que JE n'ai jamais pleuré que de frustration. 
Celle qu'on lâche. L'orgasme. Résultat : on se répand.
Celle qu'on retient. Fureur. Rage. L'impuissance quoi. C'est intenable. Résultat : on se répand.
Les hommes aiment bien se battre d'abord. S'en prendre plein la gueule, une bonne déculottée, belles excuses pour chialer.
La frustration ; la porte close : idées les plus pregnantes que je me fais du supplice.
Carrément.
Et ça vaut pour toutes les portes (le gatecrash, à mon compte, c'est pas d'hier que je pratique). Pour tous les verrous. Toutes les âmes.
Carrément.

Et dans mon asile, c'est connu, on se fout pas de la charité bien ordonné.
Seulement voilà. J'ai fermé la porte à Gigi pour un oui. A Michel, pour un non.
Parce que je suis une autre ne partageant plus rien avec ceux dont je n'ai en commun que le passé ?

Je me souviens d'un article sur "la rupture amicale" qui m'avait fait marrer, à l'époque.
Mais quand Nanis m'a dit qu'elle partait pour le Mexique, je me suis aussitôt mis en travail de deuil. De rupture.
On vous claque jamais de porte au nez chez Bibi ? Mais en fait, que nenni !
Et oui, j'ai bien rompu avec Elle parce qu'un soir elle s'ennuyait de rester entre filles, non ?
Et oui, j'ai bien rompu avec Elle pour un demi ton trop haut ?
Oui, pour un excès de jacasserie avec
Lui, non ?
Oui. J'ai définitivement rompu avec Lui parce qu'il prenait trop de poids. Avec ma Familia pour un paquet de clopes, jadis pour une boite de ravioli, avec un monde fou en fait et toujours pour de folles futilités.
Pourtant, je croyais tenir bon les vents.
On me marche dessus, je clown paillasse. On me fait un procès, je tiens bon la barre. On se sert de moi, c'est pas personnel. La cognée, c'est parce qu'il manquait de mots pour que je comprenne, l'étranglement, parce que l'alcool le jugulait. Celle là encore n'avait pas tort, à flirter avec le feu, je peux me rejouir d'avoir simplement failli me faire brûler...

Non, pour sur, je rompais pas sous la tempête. Plutôt comme un jonc,
pour un oui ou pour un non.


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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 21:16


Ma vie est un putain de mauvais feuilleton.

Et je crois que le scénariste peut pas me sacquer.


Dans une autre vie, j'évoquais l'existence d'une meilleure amie.

Antipode blond, timide, conformiste ; et, via média, amatrice de drama.

Qui, au café serait chocolat, dans un bar coca, et si, plus rarement, ouhlala cocktail, s'échouerait après deux ptits parasols.

Elle serait vacance à la campagne.

Mardi-Jeudi : backgammon avec sa mère, à qui rendrait toujours des comptes.

Supporterait pas le célibat, serait sorties de couples, soirées raclette, un trousseau depuis ses 3 ans, serait fiancée, but : 4 enfants.

Eu peu d'amants. Entrée en matière plutôt tard avec amour du lycée attendant qu'elle soit prête.

La musique même ne la transporte pas, l'été, lit de la Chick Lit ou des polars à la mode.

Des nuits de débauche au Bang Bang Bar, elle ne veut rien savoir et ne comprendrait pas.

Les ombres, les sous-sols, les coins sombres, voir noir sur noir et les chats qui se grisent...

La nuit, pour elle, n'existe pas, ce n'est qu'un nuage sur son front.

Mais bref de comparer plus avant nos level, nous sommes nos réciproques procurations devant un monde que l'on ne connaîtra jamais.


Ma vie est un putain de mauvais feuilleton.

Et ça, mon amie a toujours adoré.


Drames domestiques, romances à tiroir, intrigues invraisemblables, retournements de situation improbables, coups de théâtre, suspense, rien ne lui sera épargné.

Gaussez-vous, c'est pour rire, elle en rira toujours, c'est un Charlot sans moustache, c'était écrit, là, sur la fiche « personnage ».

Un démiurge éhonté quelque part met en œuvre des ressources imaginatives faramineuses pour qu'on ne s'ennuie jamais à mes dépens.

Et si tu te prends pas au sérieux, pourquoi ils en feraient autrement ?

Nouveau rebondissement.

Vu l'heure, l'odeur de schnick et le ton de ma voix, spontanément, elle me demande

le plot du nouvel épisode.

Littéralement.


Parfois, j'aimerais avoir le texte à l'avance.

Faire plusieurs prises.

Parfois je me souviens plus du rôle.

Et je goûte juste à quel point,

c'est tragique d'être burlesque à ce point,

c'est quand même drôle à quel point c'est tragique,

parfois.



« Le plot du nouvel épisode ».  Littéralement.

Et je peux même pas lui en vouloir à mort.

Après tout, ma vie est un putain de mauvais feuilleton.




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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 16:44


Envie de me payer

le luxe -inestimable- de
/déplaire
/ne rien posséder

Je voudrais juste
être une connasse fauchée.

Je me carre de
/pour qui tu te prends
/pour qui tu me prends



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18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 01:26
Libre. Enfin libre.
Paraît que mes textes sont hermétiques comprenne-qui-pourra.
Paraît.
Après l'amputation de mon appart gangrené, j'ai trouvé
refuge chez Tomtom.
On fait aller.
Même pas avec.
On fait. De partout on
veille sur moi.
C'te semaine, le ciel est plein d'étoiles.
Libre. Libre enfin.
C'est tout ce qui bruisse là dedans et des étoiles
partout.
Sûrement qu'on les voit mieux sans toit.
 
Libre, c'est TOUT.
 
Du coup ; je suis d'humeur lyrique.
En ribleuse, j'ai riblé ça, je sais pas trop pour qui, pour quoi.
Un carton chez Thomas de mon écriture brouillonne.
Hommage anonyme, tribut sans but, gratuit pour le geste, spéciale dédicace à personne.
Wé j'sais, c'est vraiment pour les chochottes. Genre un rêve
verlainien.
Comprenne qui voudra.

D'intuition, quelque part, par un bout je te connais.
J'ai une certitude qui me fait aller sans continence avec toi.
Quand tu serais croqué et moi perdue d'avances.
Quand par la grâce, nous serions rendus.
Quand la lumière complice.
Quand la pensée en tiers discrète nous réduirait silence.
Quand mes yeux et mes lèvres diraient oui.
Jamais tu n'auras cette nécessaire imprudence.
Jamais tu ne saisiras ce baiser, flambant là, juste là sur mes lèvres.
A ton intention.

Ces fruits qu'on ne saisit pas, maudite Eve,
ne restent pas en travers de la gorge, n'ont pas à se digérer.
Toujours, au parfum, le goût, la satiété.




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