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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 14:50
" Grands Dieux ! Que suis-je devenu ?
Quel droit avez-vous, vous tous, d'encombrer ma vie, de me voler mon temps, de sonder mon âme, de sucer mes pensées, de m'avoir pour compagnon, pour confident, pour bureau d'information ?
Pour quoi me prenez-vous ?
Suis-je un amuseur stipendié, dont on exige tous les soirs qu'il joue une farce intellectuelle sous vos nez imbéciles ?
Suis-je un esclave, acheté et dûment payé, pour ramper sur le ventre devant ces fainéants que vous êtes, et étendre à vos pieds tout ce que je fais et tout ce que je sais ?
Suis-je une fille dans un bordel que l'on somme de retrousser ses jupes ou d'ôter sa chemise devant le premier homme en veston qui se présente ?
Je suis un homme qui voudrait vivre une vie héroïque et rendre le monde plus supportable à ses propres yeux.
Si, dans quelque moment de faiblesse, de détente, de besoin, je lâche de la vapeur - un peu de colère brûlante dont la chaleur tombe avec les mots - rêve passionné, enveloppé des langes de l'image - eh! bien, prenez ou laissez... mais ne m'embêtez pas !

Je suis un homme libre - et j'ai besoin de ma liberté.
J'ai besoin d'être seul.
J'ai besoin de méditer ma honte et mon désespoir dans la retraite ; j'ai besoin du soleil et du pavé des rues, sans compagnons, sans conversation, face à face avec moi-même, avec la musique de mon coeur pour toute compagnie...
Que voulez-vous de moi ?
Quand j'ai quelque chose à dire, je l'imprime.
Quand j'ai quelque chose à donner, je le donne.
Votre curiosité qui fourre son nez partout me fait lever le coeur.
Vos compliments m'humilient.
Votre thé m'empoisonne.
Je ne dois rien à personne. Je veux être responsable devant Dieu seul... s'il existe ! "

Je crois que je vais vomir.
Il n'est pas très bon de se coucher sobre.
On se réveille parfois avec une gueule de bois bien pire.
Et je relis Miller.
Et je devrais relire Nietzsche :


" Solitaire tu suis la voie de ceux qui aiment ; à toi-même va ton amour et de la sorte te méprises comme seuls méprisent ceux qui aiment.
Avec ton amour va dans ta solitude, ô mon frère, et avec ton acte créateur ; plus tard seulement, d'un pas boiteux, la justice te rejoindra.
Avec mes larmes va dans ta solitude, ô mon frère. J'aime celui qui au-dessus et au-delà de lui-même veut créer et, de la sorte, court à sa perte. -

Ainsi parlait Zarathoustra. "

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